Je suis assez déçu de ce second tome ; je précise que c'est la version noir et blanc que j'ai lue.
L'intrigue n'est pas super efficace : le découpage en plusieurs chapitres décousu m'a déboussolé. Le plus décevant, c'est le fait que ce soit aussi bavard pour expliquer plutôt que de montrer les choses : dans le premier tome les longs échanges avaient un portée philosophique ou comique, ça contrebalançait avec les scènes d'action alors qu'ici c'est juste des explications à rallonge, avec parfois des répétitions ennuyantes. L'objectif prinicpal est faible, les conflits ne sont pas très palpitants. Heureusement, on retrouve l'éternel rival de Corto, ces retrouvailles détendent un peu... mais c'est trop tard.
Le dessin ne m'a pas autant séduit non plus : certes on trouve de superbes cases, on sent aussi que Pratt soigne un peu plus sa mise en page, avec des cases qui se répondent un peu plus, ses masses de noir sont parfois assez formidables et audacieuses... mais le dessinateur se perd aussi dans un surplus de détails et un dessin trop propre alors qu'il ne semble pas toujours maîtriser l'anatomie de ses personnages : ainsi, certains combats perdent en force à cause d'un dessin approximatif, de raccourcis de corps malvenus, de quelques maladresses graphiques qui font un peu sourire (dans l'épilogue, quand Corto pointe du doigt plusieurs fois d'affilée). Enfin, notons que les phylactères sont très mal intégrés, Pratt semble d'abord dessiner et puis mettre le texte là où il reste de la place, créant parfois des effets 3D (un personnage devant la bulle qui elle est devant un autre élément) qui perturbent la lecture.
Bref, ça aurait pu être très chouette, mais c'est un peu décevant (sans être une purge pour autant je vous rassure).