Ceci est la sixième étape de ma rétrospective sur le manga Jojo's Bizarre Adventure. Voici le lien vers la cinquième partie : http://www.senscritique.com/bd/Golden_Wind_Jo_Jo_s_Bizarre_Adventure_saga_5/critique/72417079
Jojo’s Bizarre Adventure est un manga écrit par Hirohiko Araki, commencé en 1986 et continuant de nos jours. Le manga est divisé en plusieurs parties, nous plongeant dans des ambiances et des lieux radicalement différents. Et des qualités tout aussi radicalement différentes.
Au moment j’écris cette critique, je tient à préciser que je n’ai pour l’instant lu que les 6 premières parties.
« Stone Ocean », la sixième partie, est sans conteste la pire partie du manga, pour plusieurs raisons que je vais développer dans cette critique.


Dans cette partie, l’auteur :
1) refait des défauts supprimés dans les parties précédentes.
2) connaît l’apogée de sa confusion du dessin lors des combats.
3) est sexiste.
4) écrit un scénario avec beaucoup, beaucoup de problèmes.


1) La résurgence du « freak of the week »
Le principal défaut de la partie 3, « Stardust Crusaders » est que le scénario est une suite d’affrontements du groupe des gentils contre des antagonistes mineurs se mettant en travers de leur route et étant pour la plupart aussi développés que des silhouettes en carton (mais attention, en carton menaçant).
L’auteur, lors de la quatrième et la cinquième partie avait résolu ce défaut majeur faisant perdre de sa saveur au manga.
Bien entendu, vous l’aurez compris, ce défaut réapparaît dans toute sa splendeur dans cette partie, la rendant extrêmement répétitive. De plus, là où les combats de « Stardust Crusaders » étaient inventifs, haletants, et clairs, dans « Stone Ocean », les pouvoirs des personnages sont tirés par les cheveux, et les combats confus. On remarquera d’ailleurs que c’est la troisième partie où Araki utilise, pour un antagoniste mineur, un pouvoir basé sur les paris et les dettes.


2) Le dessin
Le dessin, hors combats, est, comme dans les autres parties, absolument magnifique. Les traits sont fins, le chara-design est très bon, les décors réussis, ect…
Les choses se corsent cependant dans les phases d’actions, qui composent majoritairement le manga. Le dessin d’Araki, déjà assez confus dans la partie précédente, est absolument abominable lors de cette partie. J’ai souvent dû retourner plusieurs planches en arrières pour comprendre l’action,


et je ne me suis même pas aperçu, sur le coup, de la mort de l’héroïne de la partie !


3) Le sexisme
A chaque partie, nous faisons la connaissance d’un nouveau héros, toujours descendant du lord anglais du XIXème siècle Jonathan Joestar, et toujours surnommé Jojo.
Nous avons droit au tout premier Jojo féminin, appelé Jolyne Kujo. Je pense qu’Araki a voulu donner le contre-pieds du cliché de la femme douce, ect… MAIS POURQUOI NE PAS LA DEVELOPPER NORMALEMENT COMME TOUT LES AUTRES JOJO ? Car lorsque que le seul Jojo à parler constamment de sexe est la seule femme Jojo, il y a des questions a se poser… On notera la subtilité de l’auteur qui l’introduit avec un gag sur la masturbation.


4) Le scénario
Le scénario est globalement assez bon, les personnages assez intéressants, et la fin, très audacieuse, est une sacrée prise de risque.
Je relèverai en tout deux défauts sur le scénario. Le premier, de taille, est la sur utilisation du destin comme rebondissement de situation. Lorsque l’antagoniste principal est mis en difficulté une trouzaine de fois et est à chaque fois sauvé in extremis par LE PUTAIN DE DESTIN, c’est juste ULTRA CHIANT, et témoigne d’un manque flagrant d’inventivité de la part de l’auteur.
Pour le second, mineur, je spoilerai un élément de la fin :


« Stone Ocean » n’est pas la seule partie où le Jojo meurt à la fin.


Seulement, la fin est toujours centrée, en quelque sorte, sur ce Jojo. Mais ici, non.


Après la mort de Jolyne, l’histoire continue, et le méchant se fait tuer par un personnage secondaire. Là où c’est problématique, c’est que cela range l’héroïne au même rang que tous ses alliés ayant connus des morts atroces dans le but de défaire l’ennemi principal.


(P.S.: Après réflexion, le scénario comporte plusieurs grosses incohérences).


Voilà pourquoi, pour moi, cette partie est la moins bonne de tout le manga.


P.S., octobre 2016 : En tout cas c'étais mon avis lorsque je rédigeais cette critique il y a de nombreux mois de cela. Cependant, au cours d'une réflexion, je vins à former deux idées :
-Et si Stone Ocean était en réalité une adaptation de la Bible plutôt bien ficelée ?
-Et si partant de ce postulat, la partie que j'avais pris pour sexiste était tout le contraire ?
En effet, je remarquais plusieurs similitudes entre le Nouveau Testament et Stone Ocean. Et si Baby Green, né de DIO (voulant dire Dieu en italien, comme il y est fait allusion dans Vento Aureo) représentais en réalité le Christ, apportant (selon Pucci) le paradis aux Hommes, acte nécessitant cependant son sacrifice (l'absorption par Pucci) ? Et si, plus simplement, sa venue, comme celle du divin enfant (enfin, théoriquement), n'avait pour but d'annoncer une nouvelle ère (ceux ayant lu la fin de la partie comprendront de quelle ère je parle) ? Cela ferait de Jolyne une représentation de la Vierge Marie, car, sans avoir couché avec DIO, devient toutefois devenue une mère pour cet enfant étrange. Ainsi elle porte (littéralement) sa graine, et empêche Annasui de le tuer. Annasui, d'ailleurs, dont la passion pour les engrenages ainsi que le pouvoir consistant à modifier la matière fait fortement penser au métier d'artisan de Joseph.
De plus, Marie, comme Jolyne, se fait juger injustement, l'une pour adultère, l'autre pour meurtre. Cela pourrait vouloir dire que la prison est une métaphore du patriarchat, théorie d'autant plus plausible que la majorité des détenus aperçus sont des femmes, et la majorité des ennemis tertiaires, des hommes...
Si elle ne diminue en rien l'importance des autres défauts cités precedemment, cette théorie, si elle juste, rehausse pour moi le niveau de la partie.


Et voilà la critique de la dernière partie complète (à ce jour) de Jojo's Bizarre Adventure, la génialissime "Steel Ball Run" :
http://www.senscritique.com/bd/Steel_Ball_Run_Jojo_s_Bizarre_Adventure_saga_7/critique/76719994

Vlari0
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le 17 nov. 2015

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