Tough
6.7
Tough

Manga de Tetsuya Saruwatari (1993)

Lors de ma première lecture je n'avais pas vraiment aimé. Pas mal de déjà vu en fait. Le perso principal est un décoloré super balèze, frimeur arrogant qui tanne tous les méchants de son lycée. De plus il se trouve être l'héritier d'un art martial vachement secret que même son père le tuerait s'il dévoilait les coups en public. Alors j'ai très vite zappé les premiers tomes et du coup je ne m'en souviens plus très bien. Et visiblement l'auteur non plus...


Oui car très vite pléiade de "seconds rôles" n'apparaitront plus dans les tomes suivant alors que rien ne l'explique vraiment dans le récit. Je pense par exemple au pote de lycée de Kiichi (le héros principal), ou encore au frère et à la soeur de l'autre école d'art martiaux qu'il rencontre et avec qui il sympathise par la suite. Et finalement Kiichi ne pense plus qu'à se battre et oublie complètement de se taper la soeur. Eh bien tant mieux, ça emmerde toujours le monde ces histoires !
C'est donc un bon point et il faut juste savoir quand commencer la lecture. Disons que grosso modo à partir du moment où le père de Kiichi commence à apparaitre, et qu'on revoit son ancien adversaire lui chercher des noises, c'est le moment d'arrêter de sauter les pages :D


A ce moment là on rentre dans le vif du sujet : la castagne ! En bon shonen on va suivre notre héros de combats en combats, d'entrainements en entrainements et de révélations en révélations (sur son père, le passé, etc... ). Rien d'original de prime abord, mais quand on aime les shonen ça marche forcément. Très vite on a de l'intérêt pour les différents adversaires et leur style de combat. Kiichi lui est un emmerdeur jusqu'au-boutiste qui tient absolument à battre tout le monde mais avec les moyens de l'adversaire. C'est sympa surtout qu'il lui arrive de perdre pour après, évidemment, gagner contre un type encore plus fort qui aura lui même battu celui contre qui il avait perdu naguère. Règle du shonen encore une fois mais on s'en moque.


Là où Tough est original c'est qu'il arrive à être très technique, avec des noms de positions en apparences très compliqués (trop même), tout en étant complètement farfelu et presque surnaturel. C'est pas du DBZ mais pas loin. Du genre le type qui se déboite la mâchoire afin d'éviter de prendre un coup trop fort. Bref, vous voyez le genre. Ce mélange de réalisme et d'irréel est assez bien dosé. En outre l'auteur est un vrai fan du "free fight" et à la fin de chaque tome on a le droit à une interview d'un combattant, comme Lebanner par exemple. Édition très sympathoche donc en plus d'être correcte sur tout le reste.


Je reviens sur le défaut principal. Comme écrit : Absolument tous les plans classiques du shonen se trouvent exploités. Ainsi Tough n'échappe pas au classique tournoi mondial d'art martiaux bardé de tous les meilleurs combattants (façon Yuyu Hakusho). Là n'est pas le problème car ça fait toujours son effet. Seulement au dernier tome lu l'adversaire incroyablement puissant du manga, le Freezer de Tough en somme, a visiblement encore plus fort que lui. Et là mince car je trouvais que ça commençait à bien faire niveau surhomme....
Le scénario en fait trop et si je peux le pardonner niveau combat, vu qu'un shonen d'art martiaux doit nous surprendre à chacun d'eux, il n'était vraiment pas nécessaire d'en faire autant. Fallait rester simple. Du coup, et c'est dommage, je n'attend plus grand chose de la fin du manga.


En résumé :


LES PLUS :



  • Du shonen à l'état pur. Pas d'histoires d'amourettes à la mord-moi-le-noeud.

  • Une édition bien foutue avec en prime des interviews de vrais combattants. Un mangaka clairement passionné de son sujet.

  • Des combats intéressants mélangeant le réel et l'univers manga. Un peu plus manga quand même, soyons honnête.


LES MOINS :



  • Pas de franche originalité si ce n'est qu'on reste dans le domaine (très relatif) du "possible". Pas de boules de feux en gros.

  • Début du manga un poil emmerdant. D'où l'intérêt des OAV résumés qui sont utiles pour une fois.

  • Certaines scènes de combats, surtout au corps à corps, sont brouillons. On a beau y regarder à 10 fois, on ne comprend pas trop comment les choses se sont déroulées.

  • L'histoire fini par en faire trop niveau rebondissements et ennemis surpuissants. Autant il est bien de lire un shonen parfaitement décomplexé, autant là Maurice il a pousser le bouchon trop loin pour le coup. Quelqu'un de réticent aux shonen va vite se lasser.


Critique originale issue de mon blog :
http://ashtaka.blogspot.fr/2013/07/tough-jai-aime-mais.html

Ashtaka
7
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le 30 juin 2015

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