Le tome 4 est, des 4 bd, le tome le plus abouti, le plus nostalgique, voir triste, car il signe non seulement la fin de l'innocence (et sa nouvelle coupe de cheveux made in top gun de Riad) mais aussi l'abandon de ce qui faisait la relation au père, la fin de la confiance sans faille envers son jugement, l'absence de la protection qu'on est en droit d'en attendre. Ici le père de notre héros va, au fur et à mesure de son échec personnel (son poste en arabie saoudite) ou familial (sa réaction face la maladie de son épouse) s'enfoncer dans une bigoterie religieuse d'un autre age, accumuler et déblatérer les pires clichés racistes et antisémites pour masquer sa propre incapacité a être père et protéger les siens. Cette descente sur le plan humain n'est pourtant jamais vilipendée, elle est décrite comme un processus à l'ouvre, sans jugement de valeur. Bien sur, cette partie (néanmoins centrale) n'est pas le seul thème abordé par riad SATTOUF, qui parle aussi de la bienveillance de ses grand-parents, du courage de sa mère, de sa découverte du frima breton et de ses premiers amours. Une BD touchante, exprimant la vérité d'un regard d'enfant qui apprend petit à petit, bref une belle leçon de vie et une belle BD.