le 5 janv. 2011
Les débuts d'une passion
Mon premier contact avec l'Oeuvre de Moore... Sans verser dans le fanatisme décérébré, force est de constater que peu d'auteurs, toute littérature confondue, m'auront autant retourné que ce fils de...
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"D pour déception" est l'intitulé de la critique négative la plus appréciée. Et je suis presque d'accord. J'ai vu le film il y a de cela des années, je l'avais beaucoup aimé, alors le comics partait avec un a priori positif. Mais puis-je pour autant parler de déception? Du dégoût plutôt. Des dessins horribles, parfois difficiles à déchiffrer et donnant l'impression de se balader dans une bouche d'égout. Et qu'on ne me sorte pas l'excuse des goûts et des couleurs, je ne doute pas un instant que tout le monde a passé un sâle moment visuellement parlant. C'était intentionnel? C'était une illustration, littéralement de la misère? Je pense qu'on peut illustrer l'horreur sans que l'illustration ne soit horrible en retour, et à un autre niveau qu'on peut faire des bandes dessinées sur des choses regrettables sans provoquer le regret d'avoir lu cette bande dessinée.
Pour ce qui est des personnages, je suis extrêmement confus, beaucoup des hauts fonctionnaires fascistes se ressemblent trop, ce qui rend leurs luttes internes incompréhensibles. Il y a le coup du cocu bouclé et de l'amant bouclé qui m'a laissé perplexe. Je ne m'étais même pas rendu compte que c'étaient des personnages différents. Mais ce n'est qu'un exemple.
Le gouvernement fasciste et ses différents organes sont aussi tous confus, bref les évolutions sont difficilement ressenties.
Mais le plus gros problème, c'est V. Dieu, qu'il est insupportable, à parler en références et en poésie. Cet air mystérieux qui n'est que façade... Ca ressemble avant tout à une élévation symbolique, jusqu'au rang de messie de l'anarchie. On est toujours pris au dépourvu, pas par la suprise, mais bien du dépourvoiement de moyens de comprendre ses intentions. Du coup, ça ne convainc que les convaincus, et ceux qui ont un apriori contre le fascisme et qui ne savent pas faire la distinction entre lutte contre le fascisme et anarchisme.
J'ai l'impression qu'Alan Moore a fait une grosse projection de son phantasme sur V, perdant toute dimension critique. Apparemment il n'avait que 22 ans quand cette histoire a commencé à être mise en place. Ce n'est pas une excuse, j'ai 22 ans moi-même alors que j'écris ceci et je vois au travers du drap très fin du phantasme moorien.
Mais le plus gros problème - et je ne le retiendrai pas purement comtre ce comics du fait de sa nature - c'est la notoriété de cette œuvre, sa bonne réputation. J'en suis venu à questionner mon propre jugement, cela sur base de cette réputation. Mais je ne doute pas que d'autres se remettront en doute avant de questionner cette notoriété, et que comme des gens qui ne regardent que des marvels et prennent ça pour du grand art, il y a des gens qui vont se dire que ça doit être cela de la bonne bande dessinée. Et en vérité je vous le dis, ce n'est pas une bande dessinée intellectuelle, elle n'est pas bien faite, ni narrativement, ni visuellement, et c'était un vrai pain dans le cul que de la terminer.
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Créée
le 6 août 2022
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le 5 janv. 2011
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