INCROYABLE !!!
La vie est une comédie dont il vaut mieux rire. Sage, le sourire est sensible ; Fou, le rire est insensible, la seule différence entre un fou rire et un rire fou, c’est la camisole ! Avec le Joker...
le 5 oct. 2019
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BD franco-belge de Jean-François Di Giorgio et Fabrizio Des Dorides (2024)
Peut-être étais-je trop nostalgique ? Mais une chose était sûre, nostalgique ou pas… Aussi vrai que je m'appelais Emma Bridges… Ni ma main ni mon colt ne trembleraient… Au moment de régler mes comptes avec ceux qui m'avaient volé ma vie !
Wyoming 1863, tome 1 : « Cinq jours pour mourir », s’impose d’emblée comme une entrée en matière brutale et percutante dans un triptyque encore inachevé au moment où j’écris ces lignes. Jean-François Di Giorgio, au scénario, choisit de nous plonger sans ménagement dans un western âpre, sans concession, où la sauvagerie des hommes s’affiche dès les premières planches. L’ouverture est glaçante avec une famille entière exécutée par une bande de pilleurs de chevaux. Un massacre sec, cru, qui pose immédiatement le ton. Pas de place pour la nuance. Ici, le mal se montre dans toute sa cruauté. Et au cœur de cette barbarie, on découvre l’un des protagonistes majeurs, Diego, chef de cette horde sanguinaire, un homme qui n’a aucun scrupule à abattre femmes et enfants. Rarement un "héros", si tant est qu’on puisse le qualifier ainsi, aura été introduit avec autant de noirceur. L’intrigue bifurque ensuite à plusieurs lieues de là, pour nous faire découvrir Emma Bridges, une garde du corps aussi habile au maniement du colt qu’intrigante par son tempérament. Son destin a basculé dans l’horreur le jour où sa sœur, enceinte, a été massacrée par une bande de forcenés, et ses deux filles enlevées. Depuis, Emma n’a qu’un objectif, survivre, et si possible, régler ses comptes. Elle devient rapidement le personnage auquel on s’attache le plus, parce qu’elle incarne la force, la résilience et la douleur d'une perte transformée en énergie vengeresse. À ses côtés, lors d’un trajet en diligence, gravitent deux autres figures, dont une promise à un rôle lui aussi capital.
La première est Virginia Wood, la fille d’une des plus grosses fortunes du pays, héritière du Creek Ranch, le plus grand élevage de bétail de la région. Une jeune femme qui, par son statut et non son apparence, attire les convoitises autant qu’elle suscite les rancunes. À ses côtés, son fiancé Bill, personnage énigmatique dont on devine qu’il porte un lourd secret. Tout laisse à penser qu’il est animé par une vengeance personnelle à l’égard du père de sa promise. Une vengeance qui, tôt ou tard, éclatera. Ce trio improbable composé de Diego, Emma et Bill, réuni par le hasard des chemins et des circonstances, finira par converger vers le Creek Ranch, justement au moment où Diego et sa bande décident de l’envahir. Ce sera le théâtre d’un affrontement sans pitié, d'où ne sortira qu'une véritable pluie de balles et de sang, dans la plus pure tradition du western brutal.
Ce premier tome prend une dimension singulière par son parti pris narratif puisque nous suivons trois personnages principaux vus à travers trois regards différents, trois destins en apparence incompatibles mais qui finiront par se croiser dans un bain de sang. Pour l’instant, seul le passé d’Emma est réellement dévoilé, mais il est évident que les deux prochains tomes lèveront le voile sur les zones d’ombre entourant Bill et Diego. Et c’est là que réside toute la force du récit. Nous savons déjà que ces trois figures finiront par s’affronter, mais dans quelles conditions ? L’ouverture du tome nous en donne un avant-goût terriblement efficace à travers une scène en flashforward, c'est à dire quelques jours après l’histoire principale, où l’on découvre des centaines de cadavres amoncelés au Creek Ranch. Emma y fait face à Bill dans un duel tendu ayant tout d'un duel final, tandis que Diego, n'est visible nulle part. Tout est fait pour aiguiser notre curiosité. On se demande comment deux personnages qui ne semblent pas nourrir de haine l’un pour l’autre en viendront-ils à ce face-à-face mortel ?
En ce sens, ce tome 1 réussit parfaitement son pari. Celui d'installer les bases en secouant le lecteur par sa violence, et en accrochant par ses personnages, ce qui suscite l’envie de poursuivre. Ce n’est pas un chef-d’œuvre en soi, car on sent bien que pris isolément, ce premier tome ne peut rivaliser avec les grandes fresques du genre, mais il a la puissance d’un prologue bien construit. La véritable "master class" viendra peut-être avec la trilogie complète, lorsque tous les fils narratifs se seront entremêlés. Visuellement, Fabrizio Des Dorides propose un dessin solide mais inégal. Certaines planches manquent de personnalité dans le trait, alors que d’autres révèlent une vraie maîtrise et parviennent à donner du souffle aux scènes d’action qui sont sans retenues. Les décors sont efficaces mais pourraient gagner en identité pour marquer davantage la mémoire du lecteur. Les couleurs de Garluk, elles aussi, oscillent car parfois un peu fades, mais parfois au contraire pleines de nuances et d’atmosphère, contribuant à donner une vraie ambiance crépusculaire qui colle bien à l’imaginaire western.
Wyoming 1863, tome 1 : « Cinq jours pour mourir », est une entrée en matière violente, accrocheuse et prometteuse. Pas encore une pépite, mais une histoire qui donne envie de suivre la suite, pour comprendre comment Emma, Bill et Diego verront leurs destins s’entrelacer violemment dans ce Wyoming de feu et de sang.
Les fantômes du Creek Ranch offrent un bon départ pour ce triptyque dont j'attends impatiemment la suite.
Si la journée avait été terrible !… La nuit serait pire !!!
Créée
il y a 4 jours
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le 5 oct. 2019
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Le monde se divise en deux mon ami, ceux qui ont la corde au cou et ceux qui la leur coupent… Oui seulement celui qu’a la corde cou c’est moi, moi je risque gros, c’est pourquoi la prochaine...
le 5 déc. 2020
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Enfin ! Amis cinéphiles, voici un jour qui doit être fêté ! Une nouvelle oeuvre de Tarantino a vu le jour, et ce n'est pas anodin. Cette superbe journée tout en fraîcheur est tout à fait appropriée...
le 15 août 2019
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