• Quand je serais grand, je forgerai des golems de combat et j'irai faire des duels dans le monde entier.

  • Tu ne pourras jamais quitter l'empire de Dumn, Yoni... Au-delà de nos frontières, les Mages sont soumis à une loi stricte qui les oblige à être sous la tutelle d'un seigneur . Sans la protection de notre Empereur, nous ne pourrions être libres d'exercer notre art...

  • C'est complètement débile !

  • Ouais... T'as tout compris, gamin.




Une histoire pour des enfants



Nicolas Jarry propose avec les éditions Soleil « Mages, tome 6 : "Yoni" », un nouveau périple fantastique d'héroïc fantasy venant se greffer en parallèle à d'autres séries de bande dessinée située dans l'univers subliminal des Terres d'Arran avec "Elfes", "Nains" et "Orcs & Gobelins". Une deuxième aventure consacrée à la branche familiale de la sorcellerie, avec : « la magie runique ». La magie runique est une des quatre voies faisant le pouvoir des Mages avec "l'élémentalisme", "la nécromancie", et "la magie alchimique". Quatre voies segmentées en deux voies directes et en deux voies indirectes. La magie runique est une sorcellerie très ancienne qui au cours des âges a évolué pour répondre aux besoins des différentes races et cultures avec d'un côté la voie "tangible" et de l'autre la voie "éthérée". Une sorcellerie considérée comme étant de seconde zone par les autres voies qui ne cessent de rabaisser ses utilisateurs en les considérant comme des amuseurs de foire. Une caste rabaissée que le scénariste va sublimer en les présentant comme des artisans extraordinaires. On en apprend beaucoup plus autour de cette magie runique notamment sur la conception des golems par la capture d'une âme transférée dedans grace à des runiques.


Yoni, fils de Sanuel (un Mage expérimenté dans l'art de la fabrication de golem agricole), est un enfant plein d'énergie qui ne rêve que d'une chose : "devenir un champion d'arène en créant le golem de combat parfait". Un objectif que lui refuse son père qui estime qu'en temps de paix il n'y a aucune place pour la gratuité de la violence. Une vie paisible dans un village de campagne appartenant à l'Empire de Dumn. Un royaume prépondérant pour la saga, puisqu'il est le seul à ne pas obéir aux lois du conseil des ombres. Pour rappel, les Mages sont sous le coup d'une loi proclamée lors du Concile des Cents en réponse au génocide des elfes rouges d'Orobarian par le Mage Slovtan. Il fut déclaré que la magie aux seules mains des Mages est beaucoup trop dangereuse. Si bien que les Mages sont dans l'obligation de se recenser et de se mettre à vie au service des seigneurs humains. L'ordre des ombres composé des hauts maîtres Mages, surnommés les "Connétables", assure la stabilité de cette loi. L'Empire de Dumn est le seul endroit des Terres d'Arran où l'ordre des ombres n'a aucune emprise. Les Mages n'ont aucune obligation à servir des rois humains. Une approche extrêmement intéressante qui va permettre de découvrir pour la première fois à quoi ressemble la vie d'un sorcier libre. Parce qu'il faut bien un événement tragique pour constituer cette histoire, pour le pauvre Yoni se retrouve avec son chien le seul survivant de son village réduit en poussière par des golems surpuissants. Yoni promet devant la tombe de ses parents qu'il va retrouver le responsable de ce massacre et le tuer. Une histoire de vengeance, où le jeune garçon va apprendre à créer des runiques de combat auprès de "Disha", la fille de Daja, celui qu'il considérait comme son grand-père. Elle va l'aider à fabriquer un golem et à se battre dans une arène de combat.


Nicolas Jarry présente une histoire au départ idyllique avec un cadre paisible qui vire au cauchemar. On est absorbé par le périple tragique qui se joue avec cette vengeance clamée par le personnage principal. Une vendetta à laquelle on donne raison. Des enjeux difficiles, qui au fur et à mesure que l'intrigue avance laisse contraster une approche bien moins réfléchie. En effet, on constate que cette revanche sur la vie n'est rien de plus qu'une excuse pour mettre en avant des combats avec des armures commandées. Des golems qui passent pour des robots de combat se confrontant dans des arènes sous les yeux enflammés du public. On croirait voir le long-métrage Real Steel réalisé par Shawn Levy avec Hugh Jackman. On suit un gamin qui commande une machine de combat avec laquelle il va nouer des sentiments. Un cheminement dramatique qui va se tourner autour des golems et de leur soi-disant incapacité à ressentir des émotions. Du Real Steel pure et dure ! C'est divertissant et amusant, seulement, le récit atteint rapidement ses limites. La vengeance qui est à la base le moteur principal du récit passe au second plan pour des combats, beaucoup de combats avec un esprit enfantin qui prend de plus en plus de place. Une histoire pour des enfants. Une aventure qui finit par devenir inconséquente pour l'univers d'Arran malgré les nombreux affrontements. La conclusion est brève, prévisible et facile. Les personnages sont attachants. Yoni à une bonne gueule. On se prend d'attache pour ce gamin surexcité qui va vivre des tristes événements. La relation qui l'uni à son chien Shawar est touchante. Son Golem, "Dragon" est impressionnant. Disha est amusante. Le seigneur Aldanium qui incarne le méchant principal est insignifiant et caricatural. Alors qu'il est l'objet de la vengeance de Yonis, on se détourne totalement de lui pour se concentrer dans les combats d'arènes. Son artisan runiste, "Sael'xan" est mieux mais pas foufou non plus.


Les dessins sont parfaits ! Giovanni Lorusso offre une mise en page incroyable, appuyée d'une superbe palette de couleurs par Jacquemoire. Les vignettes sont belles. Les illustrations inventives. Page 21, on a droit à l'une des plus belles planches appartenant aux nombreuses bandes dessinées des Terres d'Arran. Une page pleine entourée d'un cadre de porte qui donne vu l'extérieur avec le village en feu du pauvre Yoni. Le lecteur est captivé ! Le royaume de Dumn est magnifique, il apporte un côté fantaisie qui fonctionne très bien. Un environnement bordé par son Colisée savamment retransmis avec le public déchaîné à travers les dessins. La mise en scène des combats est convaincante. Les sont combats brutaux, ça tape dur et fort. Malgré toute la finesse du trait permet une élégance non négligeable aux nombreux affrontements. Le combat à 1 contre tous dans l'arène tient en haleine. L'affrontement final est impressionnant. Pas de doute, si le fond est branlant, la forme envoie du lourd.



CONCLUSION :



« Mages, tome 6 : "Yoni" », est une seconde entrée en scène auprès de la magie runique pour Nicolas Jarry. Avec le royaume de Dumn, il explore une part très intéressante chez les Mages à travers une histoire de vengeance finalement délaissée au profit d'une action constante. Une aventure idéale pour les plus jeunes qui s'avère être un remake du film Real Steel sauce Terre d'Arran. Techniquement, c'est probablement un des tomes les mieux soigné.


Un bon petit divertissement !



Ils paieront tout ça ! Ils paieront tous ! Je le jure sur ce que j'ai de plus sacré... Sur la mémoire de papa, de maman, et de grand'pa... Dragon leur fracassera la tronche, à tous ces salopards !


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