Pour succéder à ‘Skyfall’, ‘Spectre’ mise sur la surenchère. Plus long, plus spectaculaire, plus torturé : inutile de préciser que le film ne concainc pas complètement. Certes, le produit final est de bonne facture, mais il n’est rien de plus qu’un divertissement qu’on visionne poliment.
Si le plan séquence d’introduction est impressionnant et fait preuve d’une certaine maîtrise, le soufflé retombe dès le générique de Sam Smith, qu’on trouvera bien mollasson après le « Skyfall » d’Adele. Dès lors, le film essaiera de mettre en place une intrigue aux ramifications intéressantes, qui échoue malheureusement à embarquer le spectateur. Non seulement le scénario est trop obscur, mais on finit par se demander si James Bond ne s’est pas engagé dans un voyage autour du monde en 48h tant le film nous trimballe d’un bout à l’autre du globe sans que l’on comprenne pourquoi.
Heureusement, ‘Spectre’ se rattrape vers la fin, en partie grâce à Christoph Waltz. L’acteur fait preuve d’un grand talent dans ce méchant, néanmoins tout à fait classique, et l’implication du personnage dans la mort de toutes les Bond girls est plutôt maligne.
Pour le reste, on appréciera un Dave Bautista magistral en brute infatigable, et un Ralph Fiennes très impliqué dans la succession de M. Léa Seydoux est un peu décevante, surtout que la romance du récit est mal amenée et peu convaincante.
Enfin, le réalisateur Sam Mendes fait encore preuve de son savoir-faire. La mise en scène est léchée, les paysages sont magnifiques, la photographie est soignée, mais l’ensemble manque de fulgurances. On retiendra tout de même le plan où le visage de Bond et le reflet de Franz Oberhauser se mêlent dans un face à face magnifique, ou encore la course-poursuite en voiture de luxe dans les rues de Rome. La bande-originale de Thomas Newman est en revanche très anodine.
Un blockbuster haut de gamme et pourtant un peu creux.