Si on m'avait dit beaucoup de mal de ce film, que j'étais déjà prêt à détester vu la daube qu'était Estern Boys, j'admets avoir été surpris que la crasse ne se dévoile pas tout de suite. Comme son prédécesseur en fait on a un début pas si détestable, j'ai bien aimé les séquences de groupe, de débat, se questionner sur comment être activiste, faire parler de soi sans avoir mauvaise presse, défendre son bifteck, etc. Comme je déteste ce genre d'engagement politique j'ai été assez intéressé par ce qui pouvait s'y dire, ça faisait un peu comme Entre les murs, montrer comment fonctionne un groupe sans éluder l'individualité de chaque membre.
Quelques gros problème surviennent alors. Déjà trop de membres, ce qui rend le traitement équitable impossible. Et ensuite fainéantise qui fait qu'on en a plus rien à foutre du groupe pour finir sur un couple.
Et du coup toute la deuxième moitié est assez inintéressante. Mais si ça n'était que ça. Des trucs chiants et inintéressants, mal filmés et démonstratifs y en a des tonnes, ça peut laisser indifférent. On a ces flash-back pourris dont on se fiche totalement juste là pour que le "queer" s'identifie un peu. Le pire c'est que dès qu'il y a du texte pour t'expliquer ce dont on se fiche totalement, le mec ne peut pas s'empêcher de mettre des images par dessus (racontant exactement la même chose d'ailleurs)... mais genre juste où il y a du texte (ce qui fait un montage alterné dégueulasse), au cas où tu serais un peu trop con ou pas très attentif vu comme c'est inintéressant...
Mais le pire du pire c'est la prétention du réal. Je pense aux plans sur les molécules et la maladie en image de synthèse... pfff... le gars c'est cru dans une pub pour le ministère de la santé ou bien ? Pis il va faire des petits parallèles avec la poussière dans les faisceaux lumineux, ou l'eau d'un arrosoir sur les plantes (passage juste incompréhensible au demeurant le passage des plantes...) alors en soi pas de mal à ça, le truc c'est les raccords bidons pour bien te faire comprendre qu'on te parle de maladie... rhaaa...
Moment génial s'il en est que celui où le personnage dit qu'il faut mettre des malades à la gay-pride et qu'il y en a un qui dit magnifiquement que c'est con parce qu'ils sont tous malades en se barrant en traitant l'autre de faux-frère qui veut faire du tire-larme... Maintenant la question se pose : pourquoi à partir de ce moment le film fait exactement ça. Centrer son intrigue sur le couple, montrer l'évolution de la maladie de manière totalement pathétique, finir sur l'enterrement du personnage, etc.
Aussi pourquoi si tu dément ce que dit Baudrillard sur les gay tu montre exactement la même chose ? Les homo n'ont pas d'attachement émotionnel c'est pour ça qu'ils sont des partouzeurs... son mec meurt et le mieux qu'il trouve à faire c'est d'embrasser tout le monde devant son cadavre... Soutenu par ce plan où on voit les vivants dans une salle et le mort dans une autre... beaucoup d'attachement en effet.
Oh et puis cette dernière séquence qui nous apprend que l'activisme politique en fait c'est un peu la même chose que de faire une teuf. Je ne reviens pas sur les séquences parfaitement gênantes où le mec raconte comment le sida à changé sa vie (lol mdr en fet ct 1 blag) ou quand ils racontent leur première fois entre deux fellations... je suis sûr que c'est parfait pour faire bander... sans compter qu'on a un magnifique plan feuilleté qui montre une relation lorgnant tendancieusement du côté de la pédophilie (on avait déjà découvert ce talent caché aux homos dans son précédent film) et confirmant que ce sont bel et bien des partouzeurs (rappelons que "cinq ou six personnes ça reste intimiste").
Campillo officiellement nouveau sur la liste des réalisateurs réacs à la solde des bobos cannois, persuadé de son engagement politique (comme ses spectateurs d'ailleurs) en jouant le tire-larme ouin-ouin le sida c'est triste et en plus ça tue des gens alors...