Je suis comme ça : ce concert d'éloges me donne envie de prendre le contrepied. Certes, le film évite pas mal de chausse-trapes, il est habilement construit et plutôt bien filmé. Certes, les acteurs sont épatants, notamment le trio Sean-Nathan-Thibaud, et ce fut pour moi l'un des grands plaisirs du film d'observer leurs réactions, la justesse de leur engagement, la force de leurs regards. Bien aimé aussi cette Seine rouge, et cette idée finale où le sexe ne laisse pas la mort avoir le dernier mot.
Mais le film est quand même très long, et souvent ennuyeux : scène interminable de boîte de nuit (musicien et mélomane, je supporte mal, j'avoue), suivie d'une autre plus interminable encore, de baise (car chez les homos, savez-vous, on ne fait pas l'amour : on baise). Faut-il vraiment s'extasier sur une scène de masturbation à l'hôpital ? J'ai parfois du mal à suivre les envolées lyriques de la critique...
Enfin, le film est tout de même assez manichéen : les labos sont des salauds, les pouvoirs publics des incapables indifférents à ces pauvres séropositifs qui agonisent. Sans doute y a-t-il du vrai là-dedans, mais une approche plus équilibrée des choses m'eût davantage intéressé.
6,5 quand même.