On s'en rend compte rapidement, le juge n'est là que pour vérifier l'existence de certificats médicaux révélant la nécessité d'un internement dans un HP (contre la volonté des "malades"). Du moins, c'est l'histoire que se racontent les juges. En vérité, je ne doute pas que ceux-ci pourraient prendre une décision plus politique et ordonner la libération de tous les patients n'ayant commis aucun mal. Mais bien sûr, ils ne vont pas s'y risquer, ils ne tiennent pas à ce qu'on leur fasse des reproches ou qu'on leur crée des problèmes. Pourtant, le droit (les juges) est le seul garant des libertés face aux chefaillons de la psychiatrie.
Qui sont-ils ces détenus ?
Des gens malheureux, des gens limitées, des gens qui ne s'expriment pas correctement, des gens qui veulent faire leur intéressant et tout simplement... des gens bizarres...
Je note avec malice qu'au fond des pessimistes comme Cioran (que j'ai lu récemment) ou des immoralistes comme Sade auraient absolument ou se retrouver en HP.
Mais la grande différence est que les détenus présentés ici ne travaillent pas et c'est bien sûr la question essentielle. Elle est à peine abordée ici, tout juste voit-on certains détenus comprendre que leur intérêt les oblige à assurer qu'ils ont l'intention de travailler prochainement.
La psychiatrie comme méthode de rétorsion sociale.
J'ai aussi pensé à Minority Report en regardant ce documentaire. Son principe (enfermer des gens AVANT qu'ils n'aient commis un crime sous-prétexte qu'une machine science-fictionnesque l'aurait prédit) choque la plupart des gens. Hors, dans notre société, non seulement les psychiatres (et non les juges comme on l'a vu) le font mais sans l'aide d'une machine ultra-perfectionné, uniquement grâce à une doctrine que les plus critiques percevront comme une pseudo-science, et les plus indulgents comme la science la moins exacte.
Bref, ce documentaire, utile et éclairant m'aide dans l'élaboration de ma pensée quant à ces questions et j'en viens à ma conclusion :
Les psychiatres ne devraient pas être autorisés à enfermer quelqu'un contre sa volonté si celui-ci n'a commis aucun crime. La psychiatrie devrait être (comme toute médecine) humaine et compassionnelle et non autoritaire et arbitraire.