12 Years a Slave, un grand film qui s'inscrit dans la lignée des grands biopics Hollywoodien

Un grand film qui s'inscrit dans la lignée des grandes oeuvres cinématographiques réactualisants les passages les plus sombres des Etats-Unis. Mais là où "12 Years A Slave" va plus loin, c'est dans une certaine forme de réalisme, la plus effrayante qui soit. Rien n'est épargné, tout nous est montré, et c'est cela qui manquait à Hollywood. Un vrai film qui dévoile, sans être tire larme, une véritable histoire sur l'homme, sans utiliser toutes les méthodes pro américaines et pro hollywoodiennes, qui nous auraient embarqué dans un mélodrame plein de bons sentiments, en exagèrant et trichant sur certains points. Ici, Steve McQueen orchestre le tout avec un réalisme saisissant, préconisant aussi bien le côté démonstratif que explicite, ce qui est d'autant plus choquant. Certaines scènes sont très violentes, et durent extrêmement longtemps, ce qui entraîne un certain malaise, ainsi qu'un voyeurisme complice, rendant la vision parfois insoutenable. D'un point de vu historique, on voit que le réalisateur était très impliqué et s'est documenté de façon passionnelle. Que se soit les décors ou les costumes, la reconstitution est totalement bluffante, il est extrêmement difficile de gérer autant de figurants et de faire travailler les acteurs dans des conditions parfois extrêmes, mais McQueen s'en sort brillamment. Le véritable défit du film était de restaurer avec un maximum de crédibilité cette époque sombre de L'Amérique et d'être cohérent avec le mode de vie et surtout les conditions de vie assez rudes des noirs, tout en restant honnête. La mise en scène bénéficie d'un cadrage et d'un montage particulièrement serré, ce qui permet de profiter un maximum de l'émotion dégagée par chaque acteur. C'est extrêmement travaillé, et cadré au millimètre prêt, tout doit être parfait, pour avoir un visibilité parfaite. Au niveau des personnages, on voit un gros travaille scénaristique. Certains personnages sont tellement bien développés, dégagent une telle force émotionnelle et une telle envergure, qu'il est tout de même difficile de parler de personnages clichés. Que se soit les personnages secondaires et principaux, tous on été étoffés pour qu'on puisse chacun les comprendre dans leur fonctionnement psychologique, pour qu'on puisse décoder leurs motivations, leur rôle. Chaque personnage joue un rôle dans l'avancement de Solomon qui le mènera à son destin. Une structure narrative sans grande inventivité, mais qui a l'occasion de nous faire voir aussi bien la monstruosité humaine dans sa forme la plus pure, ainsi que la bonté dont jouissait d'autres personnages comme celui interprété par Benedict Cumberbacht. Niveau performance, je tire mon chapeau. Chiwetel Ejiofor, qui jusque là était cantonné à des seconds rôles, impressionne dans le rôle de cet homme courageux et plein de ressource, à la foi sensible et déterminé, l'acteur dégage une véritable compassion et de l'émotion. Michael Fassbender qu'on n'a pas l'habitude de voir dans de tels rôles est absolument bluffant, plein de cruauté, il dégage un tel charisme. L'actrice qui joue le personnage de la jeune Patsey est bouleversante. Paul Dano, Bennedict Cumberbacht et Brat Pitt qui sont cantonnés à des plus petits rôles sont absolument grandioses. Pour les points plus négatifs, je retiendrais la musique; malgré que Hans Zimmer soit un grand compositeur, il est assez décevant d'entendre la version recyclée de la BO de "Inception". Beaucoup trop répétitif, et pas assez utilisé à bonne escient, très déçu de ce côté là. Autre point négatif, la durée du film: certaines scènes se répètent, le rythme plutôt lent du film peine parfois à garder le spectateur attentif, l'abus de nombreux plans rapprochés sur les visages des acteurs qui paraissent parfois interminables. Voilà j'en ai terminé avec "12 Years A Slave" de Steve McQueen qui réalise là un portrait particulièrement déchirant de la ségrégation aux Etats-Unis. À voir!!!
Jogapaka
8
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le 6 mars 2014

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Jogapaka

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