Etonnant film de guerre haletant comme un thriller

Le film se déroule en avril 1917 lors de la Première Guerre mondiale sur une journée et une nuit. Les lignes de communication étant coupées, deux jeunes caporaux, William « Will » Schofield (George MacKay) et Tom Blake (Dean-Charles Chapman) sont envoyés en mission suicide afin de porter un message de la part du chef d’Etat-Major, le général Erinmore (Colin Firth) au colonel MacKenzie (Benedict Cumberbatch). Ce message donne ordre au colonel d’annuler l’offensive qu’il s’apprête à lancer contre les Allemands dès l’aube. En effet, ceux-ci ont fait mine de se retirer pour prendre au piège et massacrer les 1600 soldats de l’armée britannique, parmi lesquels se trouve Joseph Blake, le frère aîné de Tom (Richard Madden).


Les deux garçons vont devoir traverser seuls le no man's land et les lignes ennemies pour délivrer leur message.


Mon opinion


On a beaucoup parlé de ce film comme d’un exploit technique à cause de la manière dont il est filmé en un seul « plan séquence » (en fait deux « plans-séquence » séparés par un long fondu au noir) : la caméra suit au plus près la progression de nos deux jeunes héros (du moins jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un) du début à la fin du film, nous entraînant dans cette course folle, éprouvante, parsemée de cadavres d’hommes et de chevaux, de fils de fer barbelés, de trous d’obus, où le répit ne dure que quelques minutes, permettant à peine aux protagonistes de reprendre leur souffle, avant une nouvelle fuite en avant. La tension ne cesse qu’à la belle scène finale où le héros s’écroule de fatigue contre le tronc d’un arbre et contemple un immense paysage vierge de tout combat. Étonnant film, au scénario sans bavure, haletant comme un thriller, superbement joué par deux jeunes acteurs remarquables dont c’est le 1er rôle important. Les Golden Globes ont couronné le réalisateur et le film. Espérons que les acteurs (en particulier George MacKay qui porte le film sur ses épaules jusqu’au dénouement final) recevront, eux aussi, les récompenses qu’ils méritent.

Roland Comte

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