Obscur objet de fascination.

Puissant.
Terrifiant.
Imposant.
Déroutant.

Ce gigantesque monolithe noir accompagera les grandes étapes significatives de notre Evolution.

Est-ce une idée du Dieu Suprême ?
Une forme de Vie Extra-Terreste ?

Ou simplement la représentation de cette oeuvre culte qui restera à jamais gravé dans la mémoire des cinéphiles ?

A l'aube de l'humanité, une tribu d'australopithèques est témoin de l'apparition de ce monolithique, exercant une influence insaissisable sur eux. C'est ainsi que l'os devient l'outil et que l'outil devient l'arme. L'Humanité peut alors affirmer sa supérioté sur le reste de la Création et se démarquer de sa condition animale. Ensuite doué d'intelligence et de conscience, il sera désormais possible de satisfaire ses propres désirs.

Comme un point de départ de l'Évolution, une ellipse foudroyante de plusieurs millions d’années de progrès technologique effectue la transition entre un outil rudimentaire tournoyant dans le ciel, et un vaisseau spatial moderne tournoyant dans l'espace. Nous sommes passés d'un monde exclusivement social en phase avec la Nature, où les singes veillaient les uns sur les autres et jouissaient d'une liberté totale, à un monde froid et déshumanisé par le progrès, où plus personne ne se parle en face, où l'Homme est devenu complètement dépendant de règles strictes, de ses outils et de son mode de vie.

Dominant et maîtrisant la Nature, l'Homme est devenu civilisé, moderne et capable de voyager dans l'espace. Des scientifiques viennent étudier le monolithe posé sur la Lune. Cette pierre noire émet des vibrations si intenses que leurs outils se brouillent jusqu'à les blesser profondément. Par conséquent, l'expérience est un échec, ce qui signifie que l'Homme est tout à fait vulnérable sans ses outils.

Quelques temps après, a lieu une nouvelle expédition spatiale, cette fois-ci en partance vers Jupiter. En cette année 2001, le vaisseau Discovery One emmène à son bord un équipage composé de deux astronautes, Dave Bowman et Frank Poole ainsi que trois savants maintenus en hibernation. Le tout gouverné par HAL 9000, un ordinateur de bord ultra-puissant doté d'une intelligence artificielle, à juste titre l'un des personnages de fiction les plus célèbres de notre temps.

C'est dans ce contexte que prendra place la fameuse guerre des Hommes contre les machines. Réputé infaillible, l'ordinateur signale une panne imminente tandis que les scientifiques ne remarquent rien d'anormal. Songeant à le déconnecter, la conversation des astronautes est secrètement suprise par HAL. La vengeance sera terrible car il provoquera délibérément la mort d'une grande partie de l'équipage. Ironie du sort, l'Homme a perdu le contrôle sur la Technologie qu'il a lui-même créer pour se faciliter la vie.

Seul survivant, Bowman, qui va mettre à profit ses dernières ressources pour détruire cette machine capricieuse avec l'aide d'un simple tournevis. L'heure est grave, la boucle est bouclée, l'Homme vient symboliquement de mettre fin à son Évolution en détruisant l'outil à son stade le plus avancé. L'astrononaute effectue une sortie extra-véhiculaire dans laquelle il se retrouvera aspirer dans un mystèrieux espace-temps. S'ensuit le Trip Métaphysique Ultime, il va parcourir un long couloir aux étranges couleurs psychédéliques, qui le mènera dans une grande pièce intrigante. Toujours en présence du monolithe, il se verra successivement veillir, mourir et renaître dans une sorte d'hallucination morbide cauchemardesque. Petite lueur d'espoir au bout du tunnel, un foetus astral flotte autour de la Terre.

Une renaissance ?
La notion du surhomme ?

Voici ma version très très simplifiée des événements que l'on pourrait presque assimiler à de la vulgarisation, comparé à la densité impressionnante de l'œuvre en question. Cela me permet surtout de garder une trace de mon visionnage. Comme toujours chez Kubrick, de multiples interprétations et grilles de lectures nous sont offertes. Et certaines n'appartiennent qu'à vous, qu'à votre subconscient, et vos réflexions personnelles.

À la fois un conte philosophique et un voyage initiatique, enrobé d'un pur récit de science-fiction, c'est un monument inclassable. À l'époque, ce fut un véritable choc pour les spectateurs, car ce long métrage bouleversait tous leurs repères qu'ils soient narratifs, spatiaux-temporels ou même simplement formels. Près de 50 ans plus tard, l'émotion reste intacte meme après plusieurs visionnages. Indubitablement en avance sur son temps, innovant à tous les niveaux, "2001 : l'Odyssée de l'Espace" a fait date dans l'Histoire du cinéma, comme une Révolution inoubliable.

Rappelons tout de même que c'est l'une des toutes premières supers-productions expérimentales et philosophiques. Un budget faramineux pour l'epoque déployé en faveur d'un rayonnement culturel mondial et d'une expérience sensorielle inédite. Et résultat, on en redemande, à consommer sans modération donc !

En resumé, c'est un classique indispensable à ranger très precieusement aux cotés de "Solaris", un autre chef d'oeuvre du genre.
TheStalker

Écrit par

Critique lue 797 fois

21
6

D'autres avis sur 2001 : L'Odyssée de l'espace

2001 : L'Odyssée de l'espace
Hypérion
10

Je crois en L'Odyssée de l'espace...

2001 L'Odyssée de l'espace, c'est un acte de foi, tout simplement. Kubrick a lui même donné la plus parfaite définition de son film : J'ai essayé de créer une expérience visuelle, qui contourne...

le 28 sept. 2011

271 j'aime

45

2001 : L'Odyssée de l'espace
HarmonySly
10

Critique de 2001 : L'Odyssée de l'espace par HarmonySly

Impossible d'appliquer un système de notation "standard" à 2001. Entre le 1 et le 10, 8 critères de notation en trop : ce film, on l'aime ou on le déteste, mais comme à l'accoutumée dans la...

le 4 mai 2010

177 j'aime

53

2001 : L'Odyssée de l'espace
Akami
5

Critique de 2001 : L'Odyssée de l'espace par Akami

Après avoir vu ce film, j'ai couru tout nu dans mon appartement (sans crier parce que ma copine dormait à côté). Au moins, ça ne m'aura pas laissé indifférent.

le 17 oct. 2010

174 j'aime

13

Du même critique

Le Fossoyeur de films
TheStalker
7

Il creuse, il creuse et comble un vide ...

Bonjour à tous ! Ici TheStalker et aujourd'hui j'ai déterré pour vous un sujet qui nous concerne tous, ô sens critiqueurs et internautes de tout horizons : Nous allons parler d'un des plus...

le 21 mai 2014

41 j'aime

10

Her
TheStalker
10

La magie de l'émotion.

Ouahh !! Que dire ? Si ce n'est que je viens tout juste de vivre ma plus belle expérience dans une salle obscure. Le jour des mes 16 ans, j'ai eu la chance de contempler la petite merveille du...

le 22 mars 2014

34 j'aime

5

La Haine
TheStalker
8

La banlieue c'est pas rose, la banlieue c'est morose ...

"La Haine" est un excellent film d'auteur français réalisé et sorti en 1995 par Matthieu Kassovitz. Pour son 2ème long-métrage, le cinéaste va observer et scruter un microcosme assez peu représenté...

le 15 mars 2014

26 j'aime

10