Dans ce film post-apocalyptique signé Danny Boyle, le chaos visuel semble dominer autant que l’épidémie qu’il met en scène.
Dès les premières scènes, l’image surcontrastée, désaturée et chargée de grain installe une atmosphère sale et oppressante… mais surtout très brouillonne. Les plans à l’épaule, souvent sans stabilisateur, rendent l’action difficilement lisible, ce qui m’a tenu à distance là où j’aurais dû être happé. Je comprends l’intention de coller à un réalisme brut, mais le résultat est surtout visuellement pénible. Côté scénario, Boyle s’appuie sur les classiques du film de zombies sans vraiment les renouveler. Les rebondissements sont prévisibles, et la transformation soudaine de Jim en machine de guerre n'est pas du tout crédible.
Je suis resté hermétique à ce monde en ruine, moins par manque d’intérêt que par la sensation d’un film qui se prend trop au sérieux sans avoir les moyens formels ni narratifs de ses ambitions. L’ensemble m’a laissé une impression de déjà-vu, brouillée et surjouée.