28 jours plus tard par Semyaza
28 Jours Plus Tard a, parait-il, largement contribué au retour au premier plan des films de zombies durant la dernière décennie. La contrepartie à cela, c'est que vu le nombre de productions s'en étant inspiré parues depuis, l'originalité dont pouvait faire preuve le film à sa sortie a pour beaucoup disparu pour celui qui découvre le titre aujourd'hui. Pour prendre un exemple, je comprends de ce que je lis à divers endroits que le fait pour les zombies d'être rapides et agiles, donc dangereux même individuellement, était innovant à la sortie. Ce n'est plus vraiment le cas aujourd'hui, et ce constat peut être élargi à divers autres aspects du film, le rendant assez convenu. Ce n'est pas vraiment un défaut intrinsèque du film, mais il n'empêche qu'il a influé sur mon visionnage.
Cependant, ce 28 Jours Plus Tard n'en est pas moins un bon divertissement. L'approche sérieuse de l'épidémie zombie est bien développée, les zombies servant avant tout de prétexte pour observer les réactions d'êtres humains restés sains dans une situation d'hostilité extrême. On ressent ainsi les tensions qui œuvrent en eux : le besoin de se rassembler pour être efficace mais la peur de s'attacher à ce qui pourrait n'être que des morts en puissance ; le rapport à l'éthique et à la morale dans un monde où la contrainte publique n'existe plus ; l'hésitation entre le choix de se barricader et celui de chercher un lieu sûr épargné par la contagion... Les thèmes récurrents du genre sont abordés et bien traités dans l'ensemble.
De plus, la réalisation n'est pas en reste. Danny Boyle a pris le parti de filmer avec un caméscope SD du genre de ce que pouvait utiliser un amateur en 2003, les images ayant ensuite été étirées pour le cinéma et le Blu-Ray. Le résultat est une image au grain particulier et aux couleurs faussées, très typée : exactement ce qu'aurait obtenu un survivant s'il avait filmé avec les moyens à sa disposition durant l'épidémie. Un choix de réalisation audacieux et réussi qui confère une personnalité unique au film, à l'instar de l'usage parfait, court mais intense, de la musique pour souligner l'action lors des scènes de tension.
Au final, 28 Jours Plus Tard est un très bon film de zombies malgré un classicisme peut-être un peu marqué et une deuxième moitié en léger retrait par rapport à l'introduction.