« Repentez-vous, la fin est foutrement proche »

Un type entre dans un bar avec une girafe. Ils se saoûlent. La girafe s’écroule. L’homme s’apprête à partir. Le barman dit : "Ho ! C’est au lit qu’on dort." Le type dit : "Non, c’est pas un condor, c’est une girafe."

Trois partisans de la cause animale tentent de libérer des singes soumis à d’étranges expériences d’un laboratoire. 28 jours plus tard, Jim sort du coma et il découvre Londres désertée.

Un Parangon Novateur : La Vélocité au Service de la Terreur et de la Réflexion

28 jours plus tard, cette œuvre de Danny Boyle, s’impose comme une révélation dans le genre de l’horreur, une production qui, loin de se contenter de ses codes éculés, les subvertit avec une intelligence désarmante. Ce film est un parangon novateur qui insuffle une nouvelle vie à un genre autrefois relégué au panthéon du cinéma bis.


La Psyché Humaine et un Regard Térébrant sur la Solitude

Là où l’œuvre innove, c’est en s’attardant sur la psychologie de ses personnages, dans le dessein que leur mort, si elle advient, soit d’autant plus tragique et poignante. Cillian Murphy, dans son rôle de Jim, parvient à faire ressentir avec une force profonde la tragédie de se retrouver seul au monde, confronté à la nécessité de réédifier une société au milieu des ruines. Son regard, d’une intensité hautement crédible, transmet le fardeau de la solitude, et son combat pour l’humanité devient le véritable moteur du film.


Une Évolution du Genre et une Allégorie du Délitement

Une autre originalité de cette production est la vélocité des cadavres, ce qui change des zombies de George A. Romero, qui étaient d’un lymphatisme consternant. Cette rapidité des infectés est un atout, et elle insuffle une nouvelle dynamique à l'horreur, la rendant plus brutale, plus immédiate, et plus terrifiante.

Par ailleurs, le film dresse un tableau éloquent de la nature humaine dans l’adversité. Le métrage affirme, avec une froideur pratiquement clinique, que les mâles (même ceux qui n’ont pas été contaminés) demeurent bestiaux, car ils sont assujettis à une concupiscence incontrôlable qui les poussent aux pires exactions. C'est une parabole sur la fragilité de la civilisation, sur la bête qui sommeille en chacun de nous.

On peut également encenser l’absence de potiches ou d’archétype d’héroïsme qui pourfendrait du zombie par pelletée. Les personnages sont des êtres faillibles, sans compétence particulière, ce qui rend leur lutte d’autant plus poignante et authentique. En sus, les infectés sont dotés d’un minimum d’intellect, ce qui en fait des antagonistes encore plus terrifiants.


Une Thébaïde Effrayante mais Majestueuse

La capitale anglaise, dépeinte en un décor de fin du monde, ressemble à une magnifique thébaïde, car elle paraît entièrement dépeuplée. Cette vision d'une Londres silencieuse, vide de toute vie, est un choix esthétique puissant, qui renforce le sentiment de désolation. C’est un tableau d’une beauté terrible, où la nature reprend ses droits sur les vestiges d’une civilisation effondrée. De surcroît, les spectateurs lassés depuis belle lurette par les films de morts-vivants devraient s'en trouver comblés par ce nouveau souffle qu’apporte cette œuvre.

Bref, c’est un film exemplaire, une œuvre qui a su se réinventer avec des codes familiers, et qui, par son style, son propos, et son énergie, s'inscrit au panthéon des films de genre.


Créée

le 30 janv. 2025

Modifiée

le 20 août 2025

Critique lue 32 fois

3 j'aime

Trilaw

Écrit par

Critique lue 32 fois

3

D'autres avis sur 28 jours plus tard

28 jours plus tard
Lucie_L
9

Je me croyais prête.

""" Je me croyais prête. J’avais 10 ans lorsque la Grande Maladie fut officiellement déclarée danger mondial après d’incessantes rumeurs de villages dévastés en Asie de l’Est. Ce jour-là, mes parents...

le 22 janv. 2015

57 j'aime

14

28 jours plus tard
Plume231
5

1h50 plus tard... une déception !

Je suis loin d'être un immense fan de Danny Boyle, mais quand il met ses trucs clipesques à deux balles de côté, c'est un bon metteur en scène... 28 jours plus tard, à part sur quelques instants,...

le 8 févr. 2014

47 j'aime

1

28 jours plus tard
Herwen
9

Critique de 28 jours plus tard par Herwen

28 jours plus tard nous sort du schéma habituel du film post-horreur de zombie. Dans un premier temps ce qui fait plaisir c'est d'avoir de vrais acteurs, ce qui n'est généralement pas monnaie...

le 14 févr. 2011

42 j'aime

11

Du même critique

Simone - Le voyage du siècle
Trilaw
9

« Bientôt s’éteindra cette génération qui ne devait pas survivre »

Le film est farouchement et profondément féministe mais quoi de plus normal pour un métrage dédié à une femme extraordinaire qui a permis que l’un des droits les plus élémentaires pour elles, même si...

le 24 nov. 2022

36 j'aime

4

Avatar - La Voie de l'eau
Trilaw
5

« On ne congèle pas les bébés »

Treize ans de longues années d’attente patiente pour un résultat aussi famélique. Commençons par la fameuse 3D, je me souviens d’un temps où les lunettes 3D étaient devenues un outil indispensable...

le 16 déc. 2022

27 j'aime

Daaaaaalí !
Trilaw
5

« Il pleut des chiens morts »

Une journaliste doit réaliser une entrevue avec Salvador Dali.Qui était assez surréaliste à l’instar de l’art du peintre pour réaliser un métrage sur le maître, si ce n’est Quentin Dupieux qu’on...

le 7 févr. 2024

16 j'aime

3