Une des créatures les plus connues du cinéma d'horreur, le zombie, dans le mythe lent et sans cervelle, avait bien besoin d'une modernisation digne de ce nom, et c'est maintenant chose faite grâce à Danny Boyle, talentueux réalisateur de Trainspotting, ou plus récemment 127 heures. Maintenant doté d'une rapidité et d'une agilité environ vingt fois supérieure (en exagérant, bien sûr) que ceux de Roméro, ces nouveaux zombies, appelés maintenant infectés, ou contaminés (en effet pas une seule fois on ne prononce le mot zombie) ne ressemblent maintenant en rien à ce qu'on pouvait voir avec les films de Georges Roméro (je le recite). Ce détail rend les apparitions des infectés plus effrayantes (même s'il faut dire que dans l'ensemble le film est plus violent qu'effrayant), le réalisateur utilisant en plus un procédé qu'on remarque vite après de multiples utilisation (ce qui pourrait presque être un défaut : la caméra rentre en effet à la première personne dans la vision de l'infectés en train de se ruer sur nos héros, un concept plutôt efficace (du moins les premières fois), notemment grâce à la bande-sonore (et pour l'instant je ne parle pas de la musique), la scène restant silencieuse jusqu'à l'attaque, des éclats de son aussi surprenants que les éclats de violence, cette violence étant d'ailleurs excellement bien dosée, conformément au réalisme que Danny Boyle a voulu donner au film, ce réalisme ayant mis en service les effets spéciaux, faisant vraiment croire à un Londres désert, ainsi que la mise en scène, faisant découvrir des moment surprenamment empris de gaieté, et ce en partie grâce à la psychologie des personnages, tous soignés psychologiquement, une des autres forces du film. Mais le premier personnage que l'on rencontre au début : Jill (joué par Cillian Murphy, épatant et prochain "inceptionisé" de Inception), se réveillant d'un long coma 28 jours après le début de l'infection (d'ailleurs une autre des originalités du film est que les provocateurs de celle-ci (l'infection) sont... Des singes !), dans un Londres désert (comme déjà dit), tel est l'ouverture de la première partie, où la survie est propondérante. La deuxième partie, différente cette-fois-ci, qui commence au moment où les personnages se font recueillir par des militaires, et là où le film devient intéressant, c'est que les militaires vont se révéler être plus dangereux que les zombies eux-mêmes, par leur grande bêtise, et tout se finit sur un combat final magnifique, très violent, mais plutôt original dans le sens que l'on ne se bat non avec les zombies, mais avec les militaires, le tout sur une superbe musique. La musique, chose très soignée dans d'autres films de Danny Boyle (comme bien sûr Trainspotting), qui l'est autant dans 28 jours plus tard, tellement que le combat final (encore lui), alors regorgeant de gore et de violence, devient un grand moment... de bravoure. Conclusion : Le renouveau du genre. C'est à peu près comment résumer ce qu'est 28 jours plus tard. Mais c'est aussi un excellent film, qui réussit sur tous les points : la bande-son, les personnages, le dosage de la violence, du gore, de la dramaturgie autant que de la gaieté, une dernière partie très intéressante sur ce qu'on peut penser des actions et des sentiments des militaires, eux tellement idiots qu'on pourrait croire à une caricature du militaire de base, mais surtout, de très bonnes scènes, notemment le final, qui est tellement réussi qu'il nous fait oublier quelques petites longueurs. à part ça, excellent !

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le 8 mai 2011

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vivien-B

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