Pour un premier long, Marc Webb s’en tire avec les honneurs : (500) Days of Summer bouscule avec malice les codes de la comédie, à mi-chemin entre les standards romantique et dramatique pour un cocktail pertinent. L’affubler d’une unique étiquette serait d’ailleurs malvenu, sous ses dehors ingénieux reposant une réflexion sentimentale qui, dans mon cas, y trouve un écho favorable.


Premier motif de réussite, si flagrant à la rétine : son récit chamboulé, alternant bons en avant et volte-face, impose un schéma narratif ingénieux tant celui-ci épouse la rétrospective forcément foutraque de tout amoureux transi… malmené comme il se doit. Cerise sur le gâteau, la mise en scène de Webb rehausse le tout d’un graphisme pétillant, à l’imagerie on ne peut plus chatoyante : cet enrobage parachève donc avec grande efficience l’effet global d’une narration captivante.


Secundo, sa forme plaisante dresse un cadre des plus propices à un scénario haut en couleur, plutôt bien ficelé et ne s’éternisant pas sur son sujet : ce qui n’est pas un tort, loin s’en faut, son intrigue y gagnant en percussion quant à ses péripéties. Son fonds de commerce portant sur une simple relation de couple, à l’extravagance n’ayant d’égal que sa normalité, (500) Days of Summer parvient donc à tirer le meilleur de ses protagonistes de prime abord fantasques : pour autant, rien de grandiloquent à l’horizon, le long-métrage s’en tenant à un traitement certes imaginatif, mais bel et bien vraisemblable.


Enfin, le film arbore une alchimie des plus convaincantes entre ses protagonistes principaux, doublés des interprétations savoureuses de Gordon-Levitt et Deschanel : le premier campe ainsi un Tom fort attachant, ses déboires sentimentaux n’en finissant plus de stimuler le propre vécu d’un spectateur (moi du tout moins) passant par tous les états. Cependant, cette exposition par définition intimiste n’en demeure pas moins à double tranchant, l’inconstance chronique de Summer pouvant par exemple pousser à l’exaspération : là est la preuve que les prétentions de (500) Days of Summer font mouche, mais l’expérience y perd en plaisir pur.


Les prises de position et actes de cette demoiselle forte en convictions n’en sont pas pour autant incohérents, mais il s’avère que le ressenti personnel, exacerbé par l’empreinte personnelle du film, prend le pas sur l’objectivisme du spectateur : la réalisation de Marc Webb s’inscrit donc dans une démarche louable mais (un tant soit peu) périlleuse, l’investissement jusqu’au-boutiste et (finalement) évolutif de ses personnages n’étant pas toujours à même d’emporter notre approbation… ce qui, au risque de se répéter, est davantage brillant que rédhibitoire.


En résumé, (500) Days of Summer est une petite curiosité super bien gaulée, sa générosité visuelle comme narrative y côtoyant une intrigue des plus prenantes (en dépit de sa sincère simplicité) ; doté d’un capital sympathie indéniable, il est aisé de passer outre le caractère fonctionnel et peu fouillé de ses figures secondaires, dans la droite lignée d’un ultime « pardon » accordé à Summer… chose s’opérant naturellement, son dénouement éclairé et réjouissant intimant une mise au placard immédiate de toute mauvaise foi.

NiERONiMO
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Ce que cachait encore mon disque dur pour 2017

Créée

le 19 oct. 2017

Critique lue 212 fois

4 j'aime

NiERONiMO

Écrit par

Critique lue 212 fois

4

D'autres avis sur (500) jours ensemble

(500) jours ensemble
artificier
8

Bitch.

Ce film est dur. Très dur. Il passera comme une histoire d'amour banale pour certains mais si vous avez vécu la même chose une fois dans votre vie, il vous rappellera de très mauvais souvenirs. Une...

le 13 mai 2010

128 j'aime

6

(500) jours ensemble
Hypérion
7

Winter is coming

Alors là, je n'aurais pas cru me faire avoir par ce film, en ressortir aussi horripilé que piégé, au final forcé d'admettre sa réussite. Horripilé parce que ça enchaîne tous les poncifs du film...

le 10 mai 2013

107 j'aime

14

(500) jours ensemble
Torpenn
6

Romance inachevée

C’est fou comme la qualité du film a l’air de changer avec l’âge du spectateur… Adulée par mes castors juniors préférés qui ont l’air de se retrouver dans ce film sur des amours adolescentes que le...

le 19 déc. 2012

106 j'aime

40

Du même critique

The Big Lebowski
NiERONiMO
5

Ce n'est clairement pas le chef d'oeuvre annoncé...

Voilà un film qui m’aura longuement tenté, pour finalement me laisser perplexe au possible ; beaucoup le décrivent comme cultissime, et je pense que l’on peut leur donner raison. Reste que je ne...

le 16 déc. 2014

33 j'aime

Le Visiteur du futur
NiERONiMO
7

Passé et futur toujours en lice

Un peu comme Kaamelott avant lui, le portage du Visiteur du futur sur grand écran se frottait à l’éternel challenge des aficionados pleins d’attente : et, de l’autre côté de l’échiquier, les...

le 22 août 2022

29 j'aime

Snatch - Tu braques ou tu raques
NiERONiMO
9

Jubilatoire...

Titre référence de Guy Ritchie, qui signa là un film culte, Snatch est un thriller au ton profondément humoristique ; le mélange d’humour noir à un scénario malin et bien mené convainc grandement,...

le 15 déc. 2014

18 j'aime

3