Il y a une très jolie subilité dans le titre original que la traduction française ne pouvait pas retranscrire : 500 Days of Summer signifie bien sûr "500 jours d'été", mais aussi (voire avant tout) "500 jours de Summer", "Summer" étant le prénom du personnage interprété par Zooey Deschanel dont s'éprend Joseph Gordon-Levitt.


500 jours ensemble n'est cependant pas une mauvaise traduction et la phrase d'accroche du film est elle aussi tout à fait pertinente : "Ce n'est pas une histoire d'amour. C'est un film qui parle d'amour". Elle fait directement écho à ce que dit la voix off lors d'une présentation d'ouverture qui évoque franchement l'univers poético-burlesque-burtonien de la série Pushing Daisies : "C'est l'histoire d'un garçon qui rencontre une fille. Mais ce n'est pas une histoire d'amour." Façon tout à fait intéressante de poser le décor, surtout après les trois cartons qui ouvrent le film et qui sont positivement hilarants.


Si je n'avais pas déjà été complètement amoureux de l'extraordinaire Zooey Deschanel avant d'entrer dans la salle, je serais tombé amoureux d'elle en même temps que le personnage de Joseph Gordon-Levitt, et c'est sans doute l'une des principales raisons pour lesquelles j'ai tant aimé ce film, qui est fait de telle façon que l'identification avec les émotions des personnages est totale. Rien que la scène géniale où Zooey Deschanel se met à chanter un air des Smiths dans l'ascenseur : dans la salle j'ai eu la même réaction que le mec au même moment, les yeux et la bouche ouverts, en plein mode "Merde, je suis amoureux et ça vient de se jouer à l'instant !"


Une autre raison d'aimer ce film (et non des moindres) est qu'il s'agit effectivement d'un film qui parle d'amour, et non d'une simple comédie romantique comme on il en sort trop souvent. 500 jours ensemble traite de la complexité du sentiment amoureux, de la difficulté de maintenir une relation, de tous ces petits détails qui peuvent faire naître le sentiment amoureux et de tous ces autres qui vont créer l'érosion dans un couple, faire apparaître la routine, la lassitude, de cette façon dont on peut observer une même chose chez l'autre en portant dessus un regard différent selon l'état de la relation et de nos sentiments, du choc souvent cruel entre nos idéaux et la réalité. Et tout cela avec une finesse et une lucidité formidables : une main qui se détache, un regard qui fuit, une ballade chez Ikea ou dans les allées d'un disquaire, tout se joue sur un rien et tout y est !


Alors on rit bien sûr, beaucoup. Mais pas que. L'amertume, la souffrance, la déception, l'échec, l'impossibilité, la frustration, tout cela a sa place, car c'est aussi ça, l'amour. Et le happy end ne sera pas celui que l'on espère.


Rajoutez à cela que tous les seconds rôles sont excellents (comme Matthew Gray Gubler, de la série Esprits criminels, ou la craquante Chloe Moretz, vue dans My name is Earl), que la B.O. est vachement bien et que le montage est particulièrement intelligent, et vous obtenez ce qui sera probablement pour moi le dernier grand film de 2009, malgré ses airs mineurs.


Un très très beau film qui m'a parlé de très près. J'ai a-do-ré !

Alex

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