http://www.youtube.com/watch?v=mQvteoFiMlg&feature=kp
Amateur de rap américain depuis peu, c'est avec Limp Bizkit que j'ai découvert cet univers aussi déjanté que celui d'Eminem. C'est en regardant le clip de "Lose Yourself", le titre musical principal du film, que j'ai découvert "8mile".
Un film qui me laissait perplexe. Un chanteur, rappeur, qui se lance dans un film, ça sentait le cliché du rappeur, gangsta, dont l'histoire ne serait où prétexte à se lancer des fleurs ou à chanter. Ni l'un, ni l'autre, ce n'est qu'un état d'âme exprimé par les rimes et un rythme répété, l'origine même du rap.
Même si le film tourne autour de ses capacités vocales, ce qui aurait été dommage de ne pas utiliser, ce n'en est pas le sujet principal, selon moi. Je vois ce filom comme une hymne à au rêve et à l'espoir, face à la désillusion, la lutte éternelle entre ces deux côtés opposés agissant dans la vie de chacun, rencontrant pourtant les mêmes difficultés.
Ma première crainte état Eminem lui-même, malgré sa voix et les scènes chantés, que j'étais certain de rencontrer, il n'est pas acteur. On a déjà vu des artistes, ou humoriste, surtout en France, passer de la scène à l'écran, et foirer totalement. Et pourtant, sans pour autant dire qu'il mérite un oscar ou une autre récompense rêvé des artistes du milieu, il joue très bien, au point d'espérer le revoir dans un film.
Loin des concerts et des reprises, on n'entend finalement qu'un seul de ses titres, le reste fait parti des clashs chantés. Le "Slim Shady" ne devient pas roi dès ses premiers pas, il évolue, il est inspiré et poussé par ses amis rêveurs d'une vie meilleur. L'histoire se base sur la vie d'Eminem, avant son apogée. Par exemple, le passage à tabac est lié à son enfance marqué par les bizutages subis.
Les personnages secondaires paraissent stupides, mais sans eux, "Rabbit" (Eminem) ne serait rien devenu et aurait gardé sa vie médiocre, à broyer du noir. Ils sont ces opposés dont je parlais, ils inspirent le rêve, la nécessité d'un superflu à obtenir, avant les besoins nécessaires, ils le poussent à devenir le guide alors que "Rabbit" a la capacité mais garde une vision réaliste, une raison qui se surprend à rêver de temps à autres. Mais de retour dans le monde réel, il est fatigué de compter les difficultés qui se dressent devant lui.
"8mile" est un film à la dominante noir est dépressive, mais aux couleurs opposées. La nuit laisse place aux rêves, aux tentatives répétés d'atteindre, ou de frôler la gloire et la célébrité. Le jour montre une vie banale, dans une société appauvrit, et fatigué. Une nouvelle nuit, dans l'espoir de réussir à quitter cette ville, vivre d'une passion.
Il dénonce la perte de la valeur de l'amour, la situation sociale peut tout basculer, ce qui amène à un questionnement sur la présence et la valeur des sentiments par rapport à cette situation.
Bref, "8mile" c'est pas un film joyeux, mais qui amène à la réflexion sur plusieurs sujets, malgré une fin lourde, une accumulation de clashs, qui devient un peu trop répétitif. Et tout ce termine comme la première nuit.
"Peace, Rabbit !"