Jan Kounen, je ne lui fais pas trop confiance. J'ai vu Dobermann de lui, que j'avais trouvé affreusement ridicule et à l'idéologie douteuse de surcroît (oui, Romain Duris qui se torche avec Les Cahiers du Cinéma, ce n'était pas très fin). Maintenant, 99 Francs, donc, tiré du roman célèbre du détestable Frédéric Beigbeder. N'y allons pas par quatre chemin, c'est un navet pur et dur, une honte pour le cinéma français.
En effet, si les acteurs ne sont pas si mauvais que ça (oui, Antoine Basler et Dominique Bettenfield ont fait des progrès depuis Dobermann, Jean Dujardin tente tant bien que mal à donner corps à son personnage détestable, Jocelyn Quivrin, Vahina Giocante et Elisa Tovati essayent de ramasser les miettes laissées par les excellents Patrick Mille et Nicolas Marié) mais ce qui pêche réellement, c'est le scénario et la mise en scène de Jan Kounen (et Nicolas & Bruno aussi d'ailleurs). En effet, faussement nihiliste, sorte de Fight Club du pauvre, le film semble ne jamais démarrer, se reposant sur la masturbation visuelle et intellectuelle d'un Jan Kounen vraisemblablement aussi défoncé que son héros. Si Scott Pilgrim ou Tron révolutionnaient la façon de mettre un film en image, 99 Francs est daté dès sa sortie, avec en point d'orgue, une séquence de prise de kétamine à gerber en dessin animé. Je ne parlerai pas du final très invraisemblable, de cette tentative ridicule de faire une deuxième fin, tentative très prétentieuse d'ailleurs (le GROS défaut de Kounen, cette sacrée prétention de pouvoir s'attaquer à ce qu'il croît être le mauvais goût).
On peut bien sauver deux scènes (celle du Groobad et le morphing Beigbeder - Dujardin au début) mais le tout est vraiment nul. Ce n'aurait pu être qu'un film juste nul avant de tomber sur le carton de fin, totalement démagogique, réellement puant, immonde, à vomir. Ce qui aurait du être un navet en devient une purge infâme et honteuse.