Une comédie (vraiment ?) décevante parce que jamais drôle, recyclant à l’envi des effets comiques très datés (qui fait encore rire un avocat bègue plus de quelques secondes ?), manquant cruellement de rythme et d’inventivité. L’évolution de cette ténébreuse histoire entre une juge qui s’est lâchée une nuit de la Saint Sylvestre, jusqu’au point d’oublier ses errements, et un cambrioleur accusé des pires exactions : avoir découpé à la meuleuse sa dernière victime avant de lui bouffer les yeux s’avère très vite prévisible et sans rebondissements. Une chose est sûre : on n’aura pas bouffé des mirettes ce film poussif, faussement subversif et réellement inintéressant, qui aura eu plutôt comme effet de nous les faire papillonner. Même la comédienne Sandrine Kiberlain qui possède un vrai talent comme actrice de comédie déjantée, avec l’implication physique et la confrontation au grotesque, sinon au mauvais goût, que cela sous-entend, semble sous-employée et le tandem qu’elle forme avec Albert Dupontel, devant et derrière la caméra, ne fonctionne jamais, contrairement à celui composé avec Isabelle Huppert dans Tip Top. Pourtant, la mise en scène s’avère curieusement luxueuse et ne manque pas d’idées et d’astuces. D’autant plus dommage qu’elle soit inutilement mise au service d’un scénario plat et sans ressorts. D’un format inhabituellement court, 9 mois ferme réussit à lasser et à paraître déséquilibré : introduction longue, développements fainéants et conclusion bâclée. Le sous-texte, sorte de parabole oiseuse sur la justice, finit même par totalement nous échapper.
PatrickBraganti
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le 22 oct. 2013

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