9 Mois ferme par MacCAM

Bon bah je crois que j'ai vu tous les projets réalisés par Dupontel… mis à part ses spectacles et son petit dernier qui vient tout juste de sortir, Second Tour… bon ok, du coup, je n'ai pas encore tout vu.

Quoi qu'il en soit, Dupontel mêle une fois de plus drame et comédie, 9 Mois ferme ayant pour lieux principaux des zones liées à la justice (une partie du film ayant d'ailleurs été tourné dans le Palais de Justice de Paris), et traitant de sujets sérieux, principalement le déni de grossesse. Le comportement froid du gynécologue qui annonce à Ariane qu'elle attend un enfant m'a d'ailleurs immédiatement fait penser au comportement de l'agent administratif face à Suze dans Adieu les cons.

Malgré tout, 9 Mois ferme est un film qui se montre plus « classique » face à un Le Vilain, à un Enfermés dehors ou encore face à Bernie. On perd en grande partie le côté cartoon, très présent dans ces deux derniers films, même si cet aspect refait son apparition dans les séquences de flashbacks, très cuttées, qui partent dans tous les sens.

La photographie va dans ce sens, plus traditionnelle, sans être laide pour autant (loin de là), bien qu'il soit à noter que Vincent Mathias, connu aussi pour La Beuze ou Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ? (😱), s'en sortira mieux avec Au revoir là-haut quelques années plus tard, aussi réalisé par Dupontel.

Reste qu'au niveau du scénario, ce manque d'originalité déçoit. Le réal' a beau avoir fait appel à de nouveaux scénaristes pour l'épauler pour l'écriture, on sait d'avance comment tout va se dérouler. Le coup du véritable coupable étant d'ailleurs mal amené, surgissant de nulle part.

Concernant le petit monde qui a épaulé Dupontel, on retrouve encore une fois Bouli Lanners, Philippe Duquesne, Philippe Uchan ou encore Nicolas Marié… bien que, concernant ce dernier, je n'ai pas été particulièrement fan de son rôle d'avocat bègue (faut dire qu'on l'a vu jouer meilleurs rôles avec Dupontel, que ce soit dans Adieu les cons ou encore Enfermés dehors). Encore une fois, on a droit à pas mal de caméos, probablement plus qu'auparavant : Gaspard Noé et Jan Kouen jouent deux taulards flippants, Terry Gilliam (son meilleur caméo dans un film du réalisateur) joue un taulard encore plus flippant, le Palmashow qui n'apparaissent que deux secondes lors d'une fête, Yolande Moreau comme mère indigne qui fout sou fils au feu, et surtout Jean Dujardin en tant que traducteur pour malentendants.

Sans surprise, Dupontel incarne une fois de plus une sorte de débile gentillet pour qui on a beaucoup d'affection, mais c'est bien évidement Sandrine Kiberlain qu'on retiendra, l'un des meilleurs rôles de l'actrice selon moi… et dire qu'il recherchait une actrice avec une apparence totalement différente à l'origine. Kiberlain incarne une juge qui ne vie que pour son travail, et qui, contrairement à ce que l'on pourrait croire de prime abord, se révèle être le personnage victime d'acrasie : le film ne se montre pas manichéen en nous montrant un « Bob Nolan méchant face à une Ariane Felder gentille », cette dernière ne pouvant finalement s'en prendre à qu'elle-même.

On notera aussi la présence d'une vraie juge, Michèle Bernard-Requin, que l'on pouvait déjà apercevoir dans le documentaire 10e chambre, instants d'audience de Raymond Depardon neuf ans plus tard. La juge ayant apporté quelques corrections au scénario afin de rendre le film plus crédible juridiquement parlant.

Bref, 9 Mois ferme étant un film réalisé par Albert Dupontel, c'est forcément bien… mais reste que ce n'est probablement pas son long-métrage qui me marquera le plus, notamment à cause de son manque d'exubérance, du fait qu'il ne tente pas assez de choses face à un Enfermés Dehors ou à un Au revoir là-haut.