Amateur de bon goût, d’humour raffiné et de scénario tarabiscoté qui font turbiner les méninges, passez votre chemin. Neuf mois ferme est un pur produit Albert Dupontel, avec son lot d’absurdité et de loufoquerie.

Neuf mois ferme, c’est l’histoire d’une avocate ambitieuse, célibataire endurcie et bourreau de travail qui, du jour au lendemain, va réaliser qu’elle est enceinte d’un père pas comme les autres. Je ne peux malheureusement pas en dire plus au risque de vous gâcher la surprise (ou plutôt, les surprises). Mais, sous un aspect simpliste ou sérieux (le déni de grossesse, ce n’est pas anodin), ce film se révèle nettement plus intéressant et drôle qu’il n’y paraît. Ce n’est clairement pas le chef d’œuvre du nouveau millénaire mais il mérite son petit coup d’œil.

Pour les dialogues déjà. Neuf mois ferme possède quelques pépites d’humour décalé (cf. le titre de cette critique) ou tout simplement glauque (cf. la tentative d’explication de Dupontel sur les évènements qui l’ont conduit dans la situation dans laquelle il se trouve), qui font systématiquement mouche.

Pour les acteurs ensuite. Et plus particulièrement, Dupontel lui-même, excellent en cambrioleur bas de plafond, à la coupe de cheveux floue et au parler campagnard. Mais aussi Nicolas Marié en avocat bègue et théâtral dont chaque apparition prête à rire. Sandrine Kiberlain n’est pas en reste non plus, cependant son personnage reste plus classique et sa prestation est de fait moins marquante. Jean Dujardin fait également de courtes apparitions, ajoutant sa petite touche personnelle dans le monde absurde de Neuf mois ferme.

Pour la technique enfin. Sous son apparence débonnaire et familiale, ce film recèle quelques prouesses techniques remarquables. En effet, Dupontel joue beaucoup avec les miroirs dans son œuvre sans se faire prendre à son propre piège. Idem pour les vitres, filmées en gros plan sans que la caméra n’y apparaisse. Un défi loin d’être évident mais relevé haut la main par le réalisateur. En plus, il n’a pas cédé aux sirènes de la caméra sans pied, reposant ainsi l’oreille interne de tous les spectateurs.

En bref, un film simple, très drôle et avec de très bons acteurs, à condition de goûter à l’humour d’Albert Dupontel (si Jean-Pierre Jeunet fait partie de vos réalisateurs fétiches, vous n’aurez aucun mal à accrocher à cette œuvre).
NicodemusLily
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le 22 oct. 2014

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