9 semaines ½
5.5
9 semaines ½

Film de Adrian Lyne (1986)

rho faut arrêter, ce n'est pas si mauvais que cela

J'avoue que je partais avec un a priori assez négatif sur ce film que je m'attendais à détester, et finalement, je ne peux pas dire qu'il m'ait vraiment plu, mais je n'ai pas passé 90 minutes à vouloir m'entailler les veines, loin de là, je lui ai même presque trouvé du charme. Cela vient sûrement en partie de cette ambiance 80's, les vêtements, les ordinateurs, les gens, les téléphones...


Bien sûr, ce film est sexiste. Il montre la domination totale de l'homme sur la femme, qui se fait convaincre, séduire etc grâce à de nombreux cadeaux exorbitants. Pris au premier degré, le message est "messieurs faites de nous ce que vous voulez, du moment que vous avez les moyens de nous convaincre ou de vous faire pardonner". Oui, mais ce film est-il vraiment plus sexiste que tous les films des 90's ou 00's, dans lesquels nous suivions une trentenaire désespérée, maladroite et malheureuse en amour, dans sa quête de l'homme idéal (parfois bien plus vieux). Et même si la fille réussissait dans sa carrière, le film tournait autour du fait que sans homme, sa vie était un échec.


J'espère que les choses changent avec le temps, mais il est vrai quand dans la majorité des films, lorsque le héros est un homme, il a une mission de la plus haute importance et se tape quelques greluches (souvent beaucoup trop jeunes au passage), alors que lorsqu'il s'agit d'une héroïne, elle a souvent pour but unique de trouver l'âme sœur.


Bref, ce film est sexiste, mais pas plus que n'importe quel autre film de l'époque. Ce film est aussi un peu idiot et exagéré, mais ici encore, je me montre indulgente en préférant le prendre au second degré. Kim Bassinger surjoue souvent, en particulier le plaisir qu'elle prend dans certaines scènes et Mickey Rourke se contente de sourire ironiquement durant tout le film.


Il y a donc quelques passages de grand n'importe quoi, mais finalement c'est assez jubilatoire. Il y a une course poursuite absurde dans des ruelles, sous la pluie, par des voyous qui veulent attraper les deux tourtereaux, mais Kim Bassinger les met en fuite en en frappant un dans l'entrejambe et en piquant l'autre au derrière avec un couteau. S'en suit alors une scène de sexe torride dans un escalier dégouttant, sous l'eau ruisselant d'une gouttière, ça donne envie.


Il faut donc regarder ce film avec ironie et nostalgie des 80's, et cela passe. D'autant qu'esthétiquement, de nombreux passages sont plutôt réussis et il y a une histoire secondaire avec un peintre talentueux aimant vivre replié sur lui même à pêcher des poissons, mais que l'on traîne dans la grande ville pour exposer ses œuvres, et l'Albatros (Baudelaire) vient à l'esprit.

atomystik
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le 22 juil. 2015

Critique lue 880 fois

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