Adieu les Cons...Bonjour les félés, ceux qui laissent passer la lumière

Coup de cœur, coup au cœur !
Je suis sortie de la projection de ce film les yeux embués et le sourire aux lèvres..chamboulée, chargée d'une émotion trop rarement ressentie dans les salles obscures.
Burlesque et tragique se coutoient dans ce road-movie urbain qui comme une tragédie antique respecte une unité de temps et se déroule sur une seule journée . Le Jour ou Suze, apprend qu'elle est condamnée par une maladie auto-immune liée à son travail de coiffeuse et qu'il lui reste peu de temps pour retrouver l'enfant né sous X qu'elle eu à 15 ans. Le Jour ou le laborieux et génial technicien informatique incarné par Dupontel, apprend qu'il est rayé des cadres et décide donc d'en finir avec la vie...Mais rate son suicide et se retrouve pourchassé par la police pour avoir blessé son voisin de cloison ! Épique, loufoque et diablement tendre , mais aussi cruel et pertinent dans le rendu des "langues de bois" qu'utilisent les hiérarchies( médecin ou le chef de service) pour annoncer leurs sentences aux victimes ébahies.
Avec une maestria incroyable, Dupontel mélange les genres, les tons, les couleurs..C'est Charlot et c'est Shakespeare. Son sens de l'image n'a d'égal que sa direction d'acteurs : à la fois rigoureuse et libre.
A un rythme soutenu, le film nous fait suivre ce couple improbable, guidé par un aveugle ( le Destin ?)

On comprend vite que ces gentils fêlés n'en sortiront ni indemnes ni victorieux, ce monde , rempli de tours de verre et de régalements absurdes n'est pas pour eux : Adieu les Cons !Un vraI film d'auteur populaire et emouvant. Dupontel : le Victor Hugo du cinéma.