Je fais partie de cette rare catégorie de personnes qui ont vu et plutôt apprécié "Le Village" et "Phénomènes" qui sont reconnus pour se faire dénigrer sur la Toile. Je fais un peu moins partie de ceux qui louangent Sixième Sens que je reconnais toutefois être le meilleur de Shyamalan. Ceci dit, rien n'arrivait au niveau de la désastreuse réputation d'After Earth qui s'est fait uriner de haut en bas et de gauche à droite. Et comme je faisais mon papy hier soir, je me suis laissé tenter par ce film que ma mère avait (eu le malheur ?) enregistré sur la petit boîtier Belgacom.


After Earth c'est d'abord un contexte historique expédié en 2 min avec d'abord une Terre que les charmants Homo sapiens ont taillé en pièces pour ensuite faire ouin ouin après parce que c'est dur de changer ses habitudes de vie tu vois. Manque de bol, dans leur atterrissage sur Nova Prime, ils tombent sur des extraterrestres qui sentent la peur. Grâce à Cypher et sa capacité d'effacement, l'humanité a su triompher d'une potentielle nouvelle extinction. Bon après, on ne sait pas ce que ces monstres sont devenus. On s'en fout ! Tout ce que l'on sait, c'est que la soeur du mioche s'est faite buter par une de ces choses. Shyamalan ne se gênera pas de nous le re-re-re-re-re-re-re-re-re rappeler en claquant 458 flash-backs sur le traumatisme de Kitaï comme si il était persuadé que nous spectateurs avions un neurone et demi.. Bref, la famille est de retour après une ellipse remarquable de laideur pour partir à nouveau en voyage. Cypher en profitera pour saluer un pote unijambiste. On sait fabriquer des vaisseaux interstellaires, des fluides respiratoires synthétiques mais on est incapable de fabriquer des prothèses..


Merde alors voilà que se crashe le vaisseau sur notre regrettée Terre désormais oubliée de tous. En 1000 ans la biosphère a totalement changé nous dit-on. P*tain la vache, cette constatation va à l'encontre de toutes les observations scientifiques faites à ce jour. Mais c'est de la science-fiction tu vois donc tout est possible ! Et nous en arrivons à l'histoire tant attendue avec un Will Smith à la tronche d'un héroïnomane en manque sur son siège, un mutant échappé dans la nature et un Kitaï qui a la lourde tâche de partir chercher la balise de détresse pour que lui et son père puisse se tirer vivant de ce merdier. La biosphère a changé en 1000 ans, en soirée les températures peuvent chuter de 5 degrés en 10 min sur la quasi totalité de la map. Heureusement, il y a quelques zones géothermiques stables. On comprend pas trop. C'était pas un réchauffement climatique à la base ? Mais en 1000 ans qu'est-ce qu'il peut se passer comme carabistouilles biologiques et climatologiques !


Pendant que notre Cypher agonise dans le vaisseau sans bouffe et sans eau durant toute l'escapade de Kitaï (sans doute sa faculté d'effacement lui a octroyé des super pouvoirs physiologiques, cf : c'est de la science-fiction quoi !), son chiard insupportable traverse Ushuaïa TV, bâton de combat à la main et capsules de fluide respiratoire censés durer 24h lors de leur utilisation mais nous donnant l'impression que leur efficacité ne dure que 2h. On s'attendait à voir quand même des vestiges de la civilisation passée, une ville morte et recouverte de végétations. Trop compliqué à faire en terme d'effets spéciaux donc contentons nous de la forêt, d'une rivière et d'un volcan ! Ces décors fourmillent de dangers : des singes enragés, des félins qui escaladent les arbres, un oiseau qui met en PLS le condor des Andes niveau taille. Ah cet oiseau, qu'il est beau à confondre Kitaï avec un de ses petits et à le sauver en mourant après sans que l'on ne sache pourquoi ! Dingue comme en seulement 1000 ans la faune s'est métamorphosée ! Mais c'est de la science-fiction tu comprends !


Après ces pérégrinations, voila notre mioche récupérant la balise mais pas chance, pas de réseau même quand il lève l'appareil au ciel comme lorsque l'on essaie de capter la 4G (et bientôt la 5G avec le vaccin anti-cobide) avec notre portable quand on se retrouve au beau milieu de nul part. Mais à son grand dam, l'alien que nous avions complètement oublié tient à le tuer. Kitaï parviendra à vaincre ses peurs en s'effaçant pour prendre ensuite son courage à deux mains, transformé en super Sayan tuant l'alien les doigts dans le nez. Et dans un plan à nous faire mouiller notre slip, il tend le bras vers le ciel pour qu'un rayon laser bleu illumine l'horizon. Balèze cette balise ! Puis nouvelle ellipse aussi bien amenée que la première pour se retrouver dans le vaisseau de secours avec une bonne dose de bons sentiments sucrés.


After Earth cultive la malice d'un scénario aussi palpitant que la pousse des carottes dans un potager, un Jaden Smith jouant horriblement mal. A défaut de ne pas avoir été sélectionné comme ranger, il aura au moins tenu le rôle principal grâce à papa Will. Tout est d'une platitude ! Jamais on ne ressent le danger, la sensation de solitude. C'est morne, vide, sous-exploité. Will Smith nous apprend qu'être un bon chanteur ne va pas de pair avec être un bon romancier. Quant à Shyamalan, j'aurais pu faire un peu de sarcasme s'il ne s'était pas rattrapé modestement avec Split qui, je l'avoue, est un petit plaisir coupable en dépit de ses tares.

MisterLynch
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le 12 nov. 2021

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MisterLynch

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