J'avais déjà du mal à imaginer que l'on puisse faire une suite, potable tout du moins, à l'Alice au Pays des Merveilles de Tim Burton, film correct s'il en est. Oui, la fin laissait supposer une possible ouverture à quelques aventures, mais la crainte de la création de la suite de l'adaptation d'une oeuvre littéraire n'en ayant pas à la base peut toujours laisser dubitatif. Surtout quand semble se dessiner un enjeu majoritairement mercantile, par des producteurs visiblement avides d'engranger du profit. Mais pourtant, peut-être la faute à de bonnes bandes-annonces, je partais sans a priori sur ce film. Mal m'en a pris.
Et pourtant, Alice de l'autre côté du miroir ne commence pas mal, loin de là. Une scène en mer, faisant écho justement au précédent film et à une possible ouverture susmentionnée, représentant l'évolution dans la vie de l'héroïne depuis lors, bien que sans approfondissement dans son caractère, et ce jusqu'à la révélation du coup monté par le personnage d'Hamish.
Cependant méfiez-vous lorsque vous ouvrez une porte rose fuschia ; l'intérieur pourrait être rempli d'insectes et de toiles d'araignées.
Jusqu'à un certain point on comprend que le montage de ce film est assez clipesque, avec très très peu de plans excédant quatre ou cinq secondes, sans effets de rush mais avec des mouvements de caméra trop erratiques d'un plan à l'autre. Esthétique que l'on retrouve également navrement dans le traitement de l'intrigue, dont les péripéties, les retournements de situations et l'enchaînement des événements se succèdent trop rapidement et par saccades chaotiques. Intrigue souvent d'ailleurs cousue de fil blanc. Tout à fait personnellement je n'ai pas réussi à être captivé par ce film, car je voyais venir la plupart des retournements de situation, qui sont pour, de plus, tout à fait clichés (à l'instar de beaucoup de répliques de bon nombre des personnages, dans bon nombre de scènes du film).
Pourtant celui-ci regorge de bonnes idées ; notamment la très intelligente et adroite personnification du temps, ou le traitement du passé de certains personnages principaux. Mais soit souffrant de lacunes d'exploitation, soit incohérentes avec le premier film (la relation du Chapelier avec la Reine de Cœur, en particulier), la plupart sont gâchées. Je ne parlerai même pas des toutes les incohérences relatives au voyage temporel ; essayez de relever chacune d'entre elles, je vous souhaite bien du plaisir. Pour ce qui est de la totalité du scénario, absolument misérable, voici une critique en donnant un rapide aperçu : http://lantredesopinions.over-blog.com/2016/07/alice-de-l-autre-cote-du-miroir-le-meurtre-du-chapelier.html
Un point positif ? Oui : on ne va pas cracher sur les décors et les effets spéciaux de ce film, qui sont vraiment beaux.
Ponctué d'une morale sympathique mais simpliste et déjà beaucoup vue dans le cinéma, Alice de l'autre côté du miroir se montre donc une suite décevante, incongrue et faisant un peu tache dans la continuité du film de Tim Burton.
Une bonne nouvelle est au moins que la fin du film ne lui laisse présager aucune suite. Espérons.