Asperge le mytho
Le dédale nous égare : Ridley Scott, en retournant à ses premiers amours, ne nous en facilite pas nécessairement l’accès : retour du monstre, suite de son prequel, quête des origines, récit fondateur...
le 12 mai 2017
116 j'aime
27
Je ne me suis pas ennuyé, mais à la fin du film, je me suis tout de même demandé en quoi ce film était nécessaire. A part l’argument du divertissement, je ne trouve guère de justification, de profondeur à un scénario qui ne fait que répéter à l’identique un canevas désormais sans aucune surprise.
Quelle est donc sa spécificité à ce dernier Alien? Poser ce genre de question est un très mauvais signe. Qu’apporte-t-il de nouveau? Peut-être pourrait-on mettre en avant le duel fratricide entre les deux robots humanoïdes reproduisant l’éternelle dichotomie du bien du mal, toujours aussi grossièrement spécifiée? Ça me parait très léger.
Le scénario est si simpliste qu’il faut décidément bien faire abstraction de toute pensée profonde, au risque sinon d’y découvrir incohérences, justifications foireuses et lourdeurs. Cet opus est tout d’un bloc une mécanique plutôt bien huilée, un pur divertissement dans le cadre étroit du film “Alien” (un sous genre en soi : huis-clos dans lequel un groupe d'individus se fait massacré par un ou des aliens). Sans surprise, certes, on sait que l’on va voir une à une les poules se faire dévorer par le renard dans le poulailler. Mais c’est le jeu.
Et dans ce schéma, Ridley Scott sait plutôt bien mené sa barque. Il prend son temps à dépeindre ses nouveaux personnages, à dévider la pelote de son récit, maintenant attendu par le spectateur.
Techniquement, c’est plutôt bien foutu, même si certaines scènes sont difficiles à suivre (par le montage ou la mise en cadre). De plus, on n’arrive pas au degré d’exactitude du premier Alien, chef d’oeuvre visuel et d’ambiance, étouffant et noir. Celui-ci manque un peu de sueur, d’opacité inquiétante. La photographie en révèle un peu trop par moments. cela reste un travail esthétique intéressant notamment dans la jungle sur les nocturnes, bien au dessus de la moyenne des productions du même genre, mais rien de génial non plus.
http://alligatographe.blogspot.fr/2017/06/alien-covenant-scott-fassbender.html
Créée
le 20 juin 2017
Critique lue 294 fois
3 j'aime
D'autres avis sur Alien: Covenant
Le dédale nous égare : Ridley Scott, en retournant à ses premiers amours, ne nous en facilite pas nécessairement l’accès : retour du monstre, suite de son prequel, quête des origines, récit fondateur...
le 12 mai 2017
116 j'aime
27
Alien Covenant est donc la continuité de Prometheus, film réalisé et produit par Ridley Scott en 2012. Cette suite, du nom d’Alien Covenant, est le dessin d’un projet. Ce projet est de rendre cette...
Par
le 11 mai 2017
88 j'aime
34
Dis-moi, cher abonné, te souviens-tu ce que tu faisais en 2012, plus précisément le 30 mai ? Ah ah, j'étais sûr que tu allais dire ça. Allez, je te donne un indice pour te remettre en situation. Tu...
le 11 mai 2017
83 j'aime
22
Du même critique
Très excité par le sujet et intrigué par le succès aux Emmy Awards, j’avais hâte de découvrir cette série. Malheureusement, je suis très déçu par la mise en scène et par la scénarisation. Assez...
Par
le 22 nov. 2017
54 j'aime
16
août 2012: "Holly motors fuck!", ai-je envie de dire en sortant de la salle. Curieux : quand j'en suis sorti j'ai trouvé la rue dans la pénombre, sans un seul lampadaire réconfortant, un peu comme...
Par
le 20 avr. 2013
53 j'aime
16
En règle générale, les œuvres se nourrissant ou bâtissant toute leur démonstration sur le pathos, l’enlisement, la plainte gémissante des protagonistes me les brisent menues. Il faut un sacré talent...
Par
le 4 sept. 2018
50 j'aime