Armageddon est mon troisième film de Michael Bay que je visionne, et un film catastrophe dont je suis un non-habitué. Le genre ne m’attire pas à la base car les intrigues sont très souvent les mêmes et semblable les unes aux autres : une catastrophe naturelle ou une météorite s’apprête à détruire le monde et un fait appel à un homme ordinaire qui devient vite important et à quelques copains pour sauver la situation et en général ce sont très souvent des stéréotypes peu développé et ça n’aide pas à rendre l’intrigue palpitante, car les films à effets spéciaux avec des personnages très (trop ?) simple ne manquent pas au cinéma et c’est pas un genre que j’ai spécialement envie d’explorer. Il y a bien des exceptions dans le domaine comme Sunshine qui est plus que correcte, le sympathique Cloverfield de Matt Reeves et bien sur le chef d’œuvre Titanic de James Cameron mais après ça ne va pas plus loin.


Ceci étant dit, il y a quand même quelques titres à retenir et qui font parler d’eux. Et parmi ceux qui définissent le mieux ce genre et pourquoi il n’attire pas, il y a Armageddon réalisé par Michael Bay, un réalisateur pour lequel je n’ai ni haine ni sympathie à vrai dire même si je sais qu’il est détesté par un paquet de fanboys et de cinéphiles lui reprochant une mise en scène risible et de faire des personnages très clichés ou stéréotypés, parfois même raciste mais bon personnellement je n’ai pas encore vu le reste de ses Transformers en dehors du 4 donc je ne donnerais pas d’avis là-dessus.


Par contre, en ce qui concerne Armageddon et pour rendre les choses bien claires : si je n’ai pas détesté, je ne le qualifierais surement pas de bon film car j’ai trop de choses à lui reprocher pour lui donner plus de crédit. A commencer par sa mise en scène ! Le cinéma de Michael Bay se définit en général de la sorte : les plans penchés, les couleurs surexposés et flashy, les effets spéciaux extrêmement présent (trop peut être), et comme je le craignais un patriotisme américain qui pour le coup se révèle parfois vraiment lourdingue dans ce film.


Et pour être sincère, si j’apprécie certains plans particulièrement splendides sur l’astéroïde pendant la deuxième moitié du film et les effets spéciaux qui reste quand même de qualité surtout pour l’époque (bien que certains décors font carton pâte et peu crédible), je ne peux pas en dire autant de la manière qu’a Bay de filmer les scènes d’actions dans l’espace tant le montage semble être fait aléatoirement la presque intégralité du temps. Sans déconner les mecs,


qui arriverait à suivre ce qui se passe dans la station spatiale russe ? Non seulement la caméra n’est jamais stables mais le montage des images fait plus gros bordel incompréhensible qu’autre chose et par moment on se demande même si un acteur n’est pas placé au mauvais endroit à la mauvaise scène, je n’arrivais même pas à différencier Frost d’un des potes de Harry pendant cette scène !!! Et une fois qu’on est sur l’astéroïde c’est encore pire, on la caméra tremble tellement qu’on a l’impression que Bay s’est shooté à la caféine, et les plans de caméra sont vraiment apocalyptique quand de l’autre côté les acteurs secondaires ne sont pas réparti maladroitement.


On m’avait dit que Bay privilégiait les effets spéciaux à la mise en scène dans ses films mais là c’est limite anarchique. No Pain no Gain n’était pas fameux en termes de mise en scène non plus mais au moins ça se regardait sans qu’on s’y perde dans le récit ou qu’il n’y ait un bordel invraisemblable, là ce n’est même pas le cas, la première moitié se suit sans problème malgré des soucis de scénario (j’en reparle bientôt), mais là Bay t’as aucune excuse pour la deuxième moitié du film.


En revanche, en ce qui concerne la bande-son j’aurais difficilement un reproche à faire, Trevor Rabin et Harry Gregson-Williams étaient les principaux collaborateurs sur le projet. Et à vrai dire, c’est surtout les morceaux qui font qu’on arrive à suivre le film jusqu’au bout. Généralement ça accompagne très bien les images, les morceaux sont puissants et efficaces, c’est nerveux quand il le faut, par moment ça dégage vraiment quelque chose et l’ambiance est au rendez-vous, ça a beau forcé exagérément le côté patriotique mais ça reste excellent.


Mais je ne pourrais pas en dire autant pour les personnages et c’est là qu’on en vient au principal problème des films catastrophes, et notamment du cinéma de Michael Bay : les clichés/stéréotypes en veux-tu en voilà car c’est techniquement tout ce qu’on a avec nos protagonistes. Bruce Willis, l’acteur principal, joue par ailleurs le personnage de Harry S. Stamper, le cliché du papa gâteux qui ne veut pas que sa fille ait une liaison avec un mec au point de vouloir buter ce dernier, et qui se retrouve à avoir une destinée hors norme. Et à vrai dire je plains plus Bruce Willis qu’autre chose, l’acteur s’en sort assez bien pour le peu de personnalité qu’il a à faire ressentir mais son personnage est très mal exploité, voire de manière incohérente plus d’une fois tant il est détestable en début de film ce qui nous empêche tout attachement pour lui. Ben Affleck, pareil, il s’en sort plutôt bien pour ce qu’il doit faire mais son personnage est très vide et tout aussi cliché


en tant que beau gosse maltraité par son patron tyrannique et qui se tape sa fille, notez aussi que sa romance est terriblement pauvre mais j’en reparlerais.


Liv Tyler fait bien le travail aussi mais là encore, en sachant qu’elle joue le stéréotype de la fille du héros qui a un amoureux et se révèle être en conflit avec son père, ça n’aide pas à vouloir s’y attacher tant ça a été vu et revu encore et encore, le développement qu’on lui attribue aussi et c’est fait de manière si expédié qu’on s’en fout. Billy Bob Thornton fait le boulot mais son personnage ne sert presque à rien au final. Quant aux amis de Harry : Chick, Carotte, l’Ours et compagnie, ça revient au même. Ils ont beau faire sourire par moment, ça n’en reste pas moins des personnages qui font plus bout de carton sur patte qu’autre chose et on n’a aucun moyen de s’y attacher un minimum, il y en a même trop au point que certains auraient mieux fait d’être abandonné au lieu d’être placé inutilement dans l’histoire. Keith David ne sert pas plus que ça lui non plus, de même pour l’équipe spatiale qui devient très très anecdotique et oubliable, en général des comédiens qui font bien le travail pour un paquet de stéréotype qu’on s’empressera vite d’oublier une fois le visionnage terminé.


D’ailleurs comme on arrive à la partie scénario, ça va être l’occasion pour moi de donner un énième coup de marteau au fait que les stéréotypes de ce film ainsi qu’une contrebalance à cela : le fait qu’on suive des stéréotypes sur écran nous empêche de nous attacher à ces personnages, si la réalisation et le visuel était exceptionnel de la même manière qu’un Avatar ou un Titanic à la James Cameron ou un Gravity de Alfonso Cuaron, ça passerait. Mais ce n’est même pas le cas ici.


Pire encore, en prenant en compte le fait que la fin du monde va s’abattre dans quelques jours dans ce film, Michael Bay en vient à se dire que le public doit s’attacher aux stéréotypes car notre culture repose, pour beaucoup, sur des préjugés et des clichés de ce style et qu'en cas de catastrophe c'est plus simple de s'y identifier. Quelque part ce n’est peut être pas entièrement faux, seulement très cher Bay : tu traites les relations entre les personnages comme si on les connaissait déjà et le peu d’exposition présenté est tellement bâclé qu’on s’en fiche,


rien que la dispute entre Harry et Grace est tellement expédié et forcé qu’on s’en fiche et l’oublie rapidement ! Si ça ne prend pas son temps, ça ne marche pas et le spectateur s’en fout tout autant que l’équipe derrière le film… de même pour les potes de Harry dont le peu d’exposition qu’on a est trop faible et trop vite expédié, impossible de s’intéresser à leur sort et ce qui leur arrive.


Si tu veux faire un bon film catastrophe, fait en sorte de rendre les personnages réalistes ou prend un peu de temps pour les développer, c’est pourtant simple non ? En plus de cela le développement de Harry n’est pas logique du tout, même pour un film catastrophe


ou il passe du père négligeant totalement sa fille et voulant défoncer la tronche de son petit copain et celui qui accepte de protéger son fiancé avant le milieu du film, absolument aucun événement ne prouve ou ne montre qu’il devrait en arriver à ce stade.


De même pour


la romance entre Grace et Albert Jones qui n’a rien de touchant pour une raison tout aussi simple que précédemment, jamais Michael Bay ne tente de rendre ces deux personnages vraiment vivant et il ne cherche jamais à développer leur romance si ce n’est qu’en disant depuis combien de temps ils sont ensemble et qu’ils s’aiment.


Donc au final, qu’est-ce qu’on en a à foutre d’eux ? Non mieux encore, est-ce qu’on en a quelque chose à foutre de tout ces personnages avec aussi peu d’exposition et un développement très souvent mal effectué voire incohérent ? Et bien non, tout simplement ! On s’en bat les steaks, ni plus ni moins ! Et comme si ça ne suffisait pas, même l’aspect épique ou spectaculaire ne sauve pas ce film, car encore une fois la réalisation de Bay est tellement mauvaise dans la seconde partie qu’on n’est jamais happé par l’environnement et le visuel au final.


Quant aux dialogues, c’est tout aussi cliché qu’autre chose quand ça ne frise pas le nanardesque


comme lors des au revoir entre Grace et son père Harry.


Par pitié, un peu d’imagination bordel !


Et enfin, histoire d’en finir sur ce que j’ai à reprocher au film, parlons de l’aspect patriotique parce que : en général je ne gueule pas contre ce genre de détail. Déjà parce que, dans des films comme Spiderman 3 pendant une très courte scène ou Il faut sauver le soldat Ryan de Spielberg, on ne nous fout pas sous le nez l’aspect américain qui sauve le monde pour glorifier leur pays et en général ça n'est pas balancé de manière pompeuse. Mais là,


entre le discours du président qui sonne plus américain qu’autre chose et plus patriotique que jamais, le fait que l’équipe de spationaute est américain et les plans sur le drapeau de la nation,


je suis désolé mais ça devient vite très lourd, on a compris Bay, tu peux arrêter ces plans maintenant !


Donc voilà, vous savez ce que je pense globalement des films catastrophes et Armageddon n’échappe pas aux problèmes que j’éprouve envers eux. A la limite, si vous voulez voir un film sans vous prendre la tête et apprécier la musique et l’aspect spectaculaire, peut être que vous aimerez. Mais un aussi grand ramassis de cliché ajouté à une réalisation vraiment désastreuse dans la seconde moitié du film et des effets spéciaux qui dévorent la qualité de l’histoire, ce n’est clairement pas ce que je recherche. Je vais pas me mettre à traiter Bay de tâcheron non plus car 3 films ça ne suffit pas à se faire un avis général sur un réalisateur mais quoiqu’il en soit, je considère Armageddon comme un mauvais film.

Créée

le 15 juin 2015

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