Comme à mon habitude, je vais à mon cinéma le plus proche pour voir le film sans avoir lu ne serait-ce qu’une ligne du synopsis, tout juste si j’ai vu l’affiche et que je sais que Charlize Fury Road Theron y joue l’héroïne principale.


Je démarrais donc le film sans apriori et totalement vierge, prêt à être surpris voire épaté.


Je me dois de dire que j’ai trouvé le film vraiment plutôt bien réalisé, je pense notamment au plan-séquence, un peu trop long certes mais de bonne facture qui démarre au rez-de-chaussée pour monter en ascenseur au 3ème pour redescendre d’étage en étage jusqu’à sortir dans la rue et conduire une voiture. Bon la séquence est sans doute truquée mais elle rend très bien même si il y a quelques bizarreries, je pense particulièrement à Charlize Theron qui se met à utiliser son pistolet comme un marteau alors qu’il lui reste des balles ou que le sbire russe tente de prendre son chargeur pour le mettre dans son pistolet alors qu’il est visiblement vide.


Mais ce ne sont que des chipotages, quelques dizaines de secondes sur une scène d’au moins 7 bonnes minutes.


Au niveau du scénario, quelque chose m’étonne : je le trouve à la fois simpl(ist)e et paradoxalement compliqué, je précise compliqué et non pas complexe. Il y’a tellement de sortes d’agents et de personnages que j’ai eu un peu de mal à mis retrouver, mais cela n’est pas dû seulement à cause de leur nombre ; aucun des personnages n’est spécialement attachant, seulement sur certains moments précis (je pense à Delphine Lassalle par exemple) mais pas la durée, ce qui fait que malheureusement on s’en fiche un peu de leur sort surtout à partir du moment ou le réalisateur de John Wick se réveille et commence à nous saupoudrer le film de séquences de combats lourdingues et assez inutiles.
Et puis je commence à en avoir marre des espions surhumains qui peuvent neutraliser 8 agents des services secrets entrainés à mains nues. Ca marchait dans John Wick parce que l’histoire de vengeance et Keanu fucking Reeves le permettent mais la sauce ne prend pas pour moi dans Atomic Blond. Idem avec Charlize (je la tutoie maintenant) qui se prend plusieurs bains remplis de glaçons au cours du film pour ensuite se verser une vodka et y mettre quelques glaçons dedans. Ca fait badasse c’est sûr mais on dirait plus un robot qu’un être humain en souffrance quand elle y rentre ou en sort alors que si Leitch avait décidé ce petit changement (la voir souffrir et lutter pour rentrer dans le bain et y rester) je pense que le personnage aurait été un peu plus enrichit que ce qu’elle ne l’est à l’arrivée : un espion ultime lesbian. Je trouve ça bien que dans un film d’une telle envergure le choix de sa sexualité est assumé mais je trouve cela maigre pour caractériser un personnage.
En plus avoir choisit une structure du style : Interrogatoire (conséquences) – Flashback (comment en est-on arrivé aux conséquences) – Fin interrogatoire avec une séquence en plus après qui changent le film c’est du déjà-vu et si le film ne péchait pas par d’autres aspects je lui aurais volontiers pardonné sa structure mais là je trouve le tout un peu facile et surtout pas très intéressant.


Je ne vois pas tellement où le film veut en venir.


Et ce qui est dommage c’est qu’il ne nous renseigne pas trop sur Berlin en 1989 qui est pourtant un sujet fascinant. On voit un peu les boîtes de nuit mais rien de plus, des policiers ça oui mais aussi non je trouve que le film ne profite pas pleinement de son histoire.


Pourtant le potentiel était bien là et c’est ça le drame.


Pourquoi s’être donné la peine de reconstituer le Berlin de cette époque si c’est pour le faire à moitié avec une histoire prétexte pas très bonne. Après le film est tiré d’une série de roman graphique donc je serais curieux de voir ce qui est resté ou ce qui a été ajouté du matériel de base.


Anecdote : selon la fiche Wikipédia du film, le tournage a commencé en Novembre 2015, étonnant non ? Peut-être des problèmes de post-production et donc des scènes coupées à la clé, on verra avec la sortie DVD/Blu-Ray.


Ce qui me fais un peu mal dans mon petit cœur c’est que je lui donne un 6/10 alors qu’il aurait facilement taper au-dessus avec un scénario plus impliqué si le terme existe et des personnages mieux définis.


Pour résumer, je dirais qu’on passe tout de même un agréable moment, le réalisateur David Leitch sachant utiliser une caméra et la musique aidant beaucoup au rythme mais on voit bien transparaître l’homme derrière la caméra qui a fait John Wick et c’est bien dommage pour une histoire qui aurait eut besoin d’autre chose, sans personnage invincible et plus de développement (parce que le twist de qui est Satchel, sincèrement, qui ça a intéressé ? Même juste surpris ?) .


Une belle coquille un peu trop vide pour le vaste potentiel de son sujet, reste à voir Coldest City qui apparemment et malheureusement pour les non-bilingues n’est pas encore traduit en français, on peut donc espérer que le film y mettra un coup de boost.

Léo_Miremont
6
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le 17 août 2017

Critique lue 298 fois

Léo Miremont

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