Pour une fois, les super héros ont été les perdants. Les Avengers ont perdu la bataille, Thanos a gagné et la moitié de la population de l'univers a disparue. Reste-t-il un espoir pour nos derniers héros restant? Après un évènement si dramatique, Marvel va devoir nous redonner espoir. Prêt à entrer dans la phase finale? Avengers Endgame est sur le point de clôturer le chapitre des pierres d'infinité. Nouvelle tragédie en vue ?


Pipi avance séance vivement recommandé


Un an plus tard, les fans ont toujours du mal à digérer l’un des plus mémorables cliffhanger de l’histoire du cinéma en voyant la disparition d’une partie de leurs héros préférés. Dans Avengers Endgame, un cycle va se conclure, un nouveau va naitre. Fin heureuse ou fin triste? Alors que chaque survivant tente de s’en sortir, d’aller de l’avant, digérant bien mal la défaite, grand temps il sera pour chacun de se remettre en question et s’endurcir. Chacun va devoir se servir de sa souffrance comme d’une force. Il sera intéressant de voir que certains personnages arriveront à garder espoir et d’autres sombrer dans une grosse déprime. Pour certains, ce sera hilarant, pour d’autres, l’inverse.


Questionnement existentiel, culpabilité, deuil, tristesse, remise en question, traumatisme physique ou/et moral, jamais ses thèmes n'auront été si crédibles que dans ce film. L'humour a beau rester et rater par moments le coche, la tragédie de la fin d'Avengers Infinity War a laissée de lourdes séquelles.


Un travail très pointilleux a été effectué sur nos survivants restants. Thor par exemple gagne en profondeur. L'Asgardien se démarque de ces acolytes, cassant l’image parfaite que l’on avait de lui. Un point d’honneur sur le développement des personnages, telle est l’une des volontés première d’Avengers Endgame surprenant en mettant en avant de personnages secondaires comme Nébula gagnant en humanisme, ou Œil de faucon, grand absent d’Infinity War, basculant dans une partie sombre de lui-même. Pour la première fois, l’univers Marvel bosse soigneusement ses personnages et son histoire, bien plus intellectuelle et garnie que ces prédécesseurs.


Trois actes se distinguant tous les trois, une idée intéressante pour une narration différente de celle à laquelle on nous avait habitués. Trois heures pour un long métrage, quelque soit son genre, c’est long. Figurez-vous que pas une seule seconde je n’ai regardé ma montre, pas une seule seconde mon petit bidon s’est mis à gargouiller, tellement prit dans cette histoire bien dosée, évitant son trop plein de scènes d’action, arrivant à nous faire respirer.


Nombreux seront les moments posés, où nous irons vers de la contemplation de décors d’une beauté impressionnante, nombreux seront aussi les moments où l’émotion ressortira de tous nos héros. Marvel continu sa route sur le chemin de la maturité ? Oh oui.


Le Marvel qui visuellement, valait le déplacement en salle


Le spectacle, parlons en. Souvenez-vous de l'état émotionnel dans lequel vous étiez lors de l'affrontement entre Avengers et Chitauris dans Avengers premier du nom. Multipliez ça par 2, et vous aurez une brève idée de ce que vous procurera Avengers Endgame d'un point de vue action. Chaque héros aura droit à son quart d’heure de gloire, des alliances surprenantes se feront. Une photographie de toute beauté, de nombreux plans mémorables, une gestion de lumières et de couleurs bluffantes, Endgame met toutes les autres œuvres du MCU à l'amende.


Pas de Shaky Cam à la Civil War (une des plaies de ce film), nos affrontements, courses poursuites et autres scènes d'action héroïques frôleront la perfection sans jamais taper dans la surenchère où séquences tournées sur fond vert seront visibles à l'œil nu, faisant perdre le coté réaliste du film en donnant la désagréable sensation de tomber dans un jeu vidéo (le point noir de Black Panther, terriblement laid pour ma part). Endgame est rempli de bonnes intentions, comme si avant de se conclure, il avait fait une analyse des points négatifs de chacun des films de son univers pour les réparer.


Infinity War n'était qu'une mise en bouche. Coté musique, Alan Silvestri remet le couvert en nous offrant des musiques de qualités où là encore, l'émotion sera décuplée, nous emportant dans une toute autre dimension au sens propre comme au sens figuré. Ce Marvel parait ne pas être du Marvel, recyclant quelques idées esthétiques pour les enjoliver.


L’émotion sera la pièce maitresse de ce chapitre final. Sans jamais verser dans le mièvre, Avengers Endgame a une porté émotionnelle impressionnante et bien que d’un point de vue scénaristique, quelques grosses incohérences, explications farfelues et autres maladresses seront visibles, c’est grâce à l’émotion si Avengers Endgame ne se rate pas. Le spectacle, il est bel et bien là, seulement, il nous emmène dans une direction pour le moins inattendue où fans de science fiction et de cinéma en tout genre seront aux anges. Je pense entre autre à ce très bel hommage à un certain Big Lebowski. Ca, je n’oublie pas.


Jamais je n’aurai pensé qu’Avengers Endgame répondrait à mes nombreuses attentes (en tête, la participation et utilisation de Captain Marvel). Quelle générosité ! Plein de retours de personnages qu’on n’avait pas vus depuis longtemps, multiples références aux films du MCU, affrontement final d’anthologie surpassant toutes les scènes d’action super héroïques filmées jusqu’à maintenant, ce quatrième opus d’Avengers possède un petit air de film hommage à un univers âgé de plus de 10 ans. Ce nouveau Marvel m’a définitivement réconcilié avec un univers que j’étais sur le point de lâcher après un début de phase 3 très décevant.



Tachons de le tuer comme il faut cette fois.



Au final, clôturer une intrigue étalée sur 21 films, trouvé les scènes frappantes pour conclure cet arc en beauté, rendre un vibrant hommage à tous ses héros qu’on a apprit à aimer, l'enjeu était massif, comme devait l’être ce dernier affrontement contre Thanos, soit l’une des menaces les plus terrifiantes de l'univers Marvel. Les frères Russo n'ont rien raté, ont respecté leurs personnages et les fans, Avengers Endgame a ses défauts, on arrive à lui pardonner tant il nous a transporté émotionnellement tout en nous amusant comme des enfants. Une magnifique conclusion, à la fois symbolique et triste où l’on n’oublie pas que la fin fait partie du voyage. Une page se tourne, un nouveau chapitre s’ouvrira à la fin de Spiderman Far From Home, dernier film de cette phase 3.

Jay77
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le 24 avr. 2019

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