Les jeux de l'amour et de la guerre

Un petit peu de Bollywood en ces temps caniculaires, cela ne peut que rafraichir l'atmosphère. Surtout en compagnie de Sanjay Leela Bhansali (Devdas, Black), l'un des plus virtuoses parmi les réalisateurs indiens. Et Bajirao Mansati, qui sort tardivement sur nos écrans, n'infirme pas cette certitude. Le film est un spectacle somptueux, coloré à l'extrême, excessif et pompier avec des tonnes de ralentis et de poudre aux yeux mais après tout on n'est pas là pour voir le dernier long-métrage des frères Dardenne. Fresque épique, dans une Inde déchirée par les ambitions des hommes et les divisions religieuses, le film montre les jeux de l'amour et de la guerre à travers un combattant invincible épris de deux femmes, dont l'une d'une religion différente. Si la pyrotechnie bollywoodienne prédomine, l'existence d'un contexte historique fort, même si certainement lacunaire, apporte de la densité aux intrigues sentimentales, lui enlevant aussi un peu de la légèreté (futilité ?) que l'on accole habituellement aux productions de Mumbai. Cela n'empêche pas qu'aux côtés de scènes d'action impressionnantes (parfois à la limite de grotesque), le glamour s'invite dans des moments chantés et chorégraphiés qui sont de purs délices, mis en scène avec une précision et une fluidité parfaites. De quoi atténuer un esprit de sérieux qui ne serait pas loin, sinon, de confiner à la grandiloquence.