Tout a été dit avec ce "Batman et Robin", en long, en large, en travers. Laissez-moi juste en ajouter une couche.
Je ne suis pas particulièrement un fanatique de l'univers des comics de super-héros. Si je suis ici, c'est avant tout pour causer cinéma. J'ai donc décidé d'approfondir cet univers avec certaines des adaptations Marvel et certaines (moins nombreuses) du DC cinematic Universe. J'avais débuté avec du mauvais (Suicide Squad) que j'avais pourtant noté 6/10, car le film m'avait diverti, mais en dépit de cela, il n'en résultait qu'une vaste blague sans un scénario véritablement solide (pratiquement inexistant, de fait) avec des acteurs soit neutres, soit en roue libre, dont leurs personnages étaient dénués de background, avec l'un des Joker les plus inutiles jamais incarnés à l'écran (et je suis pourtant persuadé que Jared Leto aurait pu incarner le parfait Joker, mais nous ne pouvons pas le juger sur une interprétation de moins de dix minutes sur un long-métrage de plus de deux heures).
Et donc, je m'en suis naturellement rendu à cet opus dont il va être question aujourd'hui: Batman et Robin, quatrième opus de la saga Batman, initiée par Tim Burton. Si j'y établis une critique de ce film, plutôt que d'un autre, c'est qu'il en ressort un réel potentiel nanardesque, volontaire et que je m'y suis régalé.
Dans "Batman et Robin", tout ce qu'il ne faut pas faire pour faire un bon film y est. Tout ce qu'il ne faut pas faire pour faire un film de super-héros fidèle au matériau d'origine y est. Tout ce qu'il faut faire pour faire un nanar y est.
Premier fait: les acteurs. Soit ils sont totalement absents (George Clooney), soit ils cabotinent à fond la caisse (Arnold Schwarzenneger). Cela donne un acting très hétérogène dans l'ensemble.
Deuxième fait: Batman et Robin. Batman est censé représenter une montagne de charisme et être une armoire à glace à lui seul, mais je n'ai jamais vu un Batman aussi pataud que ce dernier (excluons la série TV de 1966). Robin, lui, n'a pratiquement aucune utilité, aucun charisme et aucun intérêt. Il n'est là que pour assurer le syndicat minimal du side-kick, plus boulet qu'autre chose.
Troisième fait: L'humour. Certes, cet opus mise clairement sur un ton comique mais là, c'est impardonnable. L'humour y sont atomisé avec des jeux de mots trop nombreux et trop répétitifs. Dans chaque scène d"action", nous nous en ramassons plein la figure. Poison Ivy blague sur les plantes, Freeze use et abuse de tous les jeux de mots sur la glace (Quoique, Batman...), sans évoquer les blagues sexistes aberrantes et le sous-contexte homosexuel inavoué.
Dans le fond, il doit persister un comique involontaire. Comme par exemple, dans la scène de vente ou enchères ou Batman sort sa Bat-carte de crédit, accompagné d'un son très kitsch de produit vendu à la caisse (Cette scène: https://www.youtube.com/watch?v=dcukDDDhuYk). Je doute que ce soit volontaire, et c'est bien ridicule.
Batman et Robin, est un nanar sympathique, et qui vaut le détour pour rire de l'absurde de ces scènes, de ses combats risibles, de ses personnages mal costumés, mal maquillés, et mal écrits, du cabotinages des acteurs, de la réalisation avec ses couleurs flashy dégueulasses. Batman et Robin, est tout aussi inutile qu'un film comme "Suicide Squad" car l'intrigue n'avance clairement pas ni l'univers mais il se révèle bien plus drôle que ce dernier, involontairement ou non, et fichera le cafard à n'importe quel abonné le plus assidu de MalaiseTV. Il renoue par ailleurs avec le ton et le scénario de la série TV de 1966 et aucun autre adaptation Batman ne peut prétendre ce statut à ce jour.
Pour rire un bon coup avant de passer à quelque chose de nettement plus sérieux.