Les maux pour le dire
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La fausse bonne idée qui plombe tout le film est sans doute ce choix d'une narration non chronologique. En présentant le héros comme déjà pris dans sa routine malade, en évoquant son agression sur le tard via un rapide flash back presque anecdotique, en ne montrant pas qui il était avant, quels changements ont vraiment eu lieu en lui suite à ce qu'il a vécu (sa personnalité était-elle si différente avant ? pourquoi cette obsession pour la Seconde Guerre Mondiale ? quid de ce fétiche pour les talons hauts ?), le scénario rend toute empathie impossible pour ce personnage comme tenu à distance que l'on peut juste trouver gentiment bizarre et froidement pathétique.
Cet échec du scénario à faire passer la moindre émotion est encore appesanti par des ficelles grossières : happy end sentimental de dernière minute, prise de conscience guimauve des bad guys rongés tête basse par un remord silencieux, multiplication de symboles et de dialogues absurdement explicatifs façon "Le traumatisme pour les nuls"... Tout est stabilobossé à mort, ce qui affadit, voire rend parfois un peu ridicule, un sujet pourtant original et prometteur sur le papier.
Visuellement pas vilain et ponctuellement divertissant, Bienvenue à Marwen est très loin du bouleversement oscarisable annoncé. A ranger dans les petits Zemeckis.
Créée
le 6 janv. 2019
Critique lue 360 fois
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