Black Swan par parasaurolophus
Black Swan, c'est un monde froid, inhumain, où toute lumière est grise comme le métal.
La caméra tremble, l'image est bruitée, et reflète la fragilité d'une jeune fille qui veut atteindre la perfection sans se laisser d'espace pour vivre à coté.
Ca et là, tout au long du film, des détails infimes, imperceptibles, créent l'angoisse. L'oeil d'un dessin bouge, une ombre passe dans un miroir. On ne sait jamais s'il s'agit d'hallucinations...
La façon dont la caméra suit les danseurs est magistrale. Si elle contribue aussi à créer du stress, elle est surtout un danseur de plus dans le ballet : elle tourne, virevolte, accompagne les mouvements précis et gracieux des acteurs.
Et puis, moi qui m'attendais à subir des raideurs dans le slip face à une Nathalie Portman souple au corps de danseuse, j'ai été surpris. Certes, elle est toujours très belle, mais son dos, ses doigts et ses pieds meurtris et mutilés ne sont pas si beaux. Son grain de peau n'est pas lissé et parfait. On sent que la danse et son obsession de la perfection l'enlaidissent.
Quoi qu'il en soit, c'est un grand film qui véhicule des émotions très fortes. A voir de toute urgence.