Un bon film, mais condamné comme tant d'autres à souffrir de la comparaison à son oeuvre originale.

Blade Runner 2049 ne va clairement pas surfer sur cette vague de films qui relancent des vieilles franchises mythiques et qui éblouissent le spectateur à l’aide de l’arme artistique la plus efficace aujourd’hui qui est la nostalgie, sans jamais montrer du nouveau.
C’est cependant l’inverse que j’ai cru juste après mon premier visionnage, mais avec du recul et une deuxième séance lancée par plein de bonnes volontés de ma part, je comprends au final que ce n’est pas le problème du film, mais je bloque toujours.


Pourtant, bien qu’il traite du même sujet que le premier sur la question des machines pouvant dépasser notre part humaine (ce qui n’est pas un problème puisqu’il s’agit tout de même d’un film Blade Runner), l’intrigue est bien différente du premier opus. La première scène est fourbe, nous faisant croire à la copie du premier, mais se révèle par la suite être une simple scène d’exposition présentant les éléments d’une nouvelle histoire.
L’histoire est très prenante et j’aime d’ailleurs beaucoup le fait que les répliquants ne soient pas seulement des humanoïdes venus nous attaquer comme dans le premier film, mais qu’ils soient venus se multiplier parmi nous tels des virus susceptibles de nous décimer (cette idée est bien émise dès le début grâce au personnage de Robin Wright).
Tout a déjà été dit sur la mise-en-scène, et le casting est bon. La musique de Wallfisch et Zimmer est parfaite et digne d’une musique de Blade Runner (très synthétisée) sans jamais trop reprendre les teintes de Vangelis.


Alors pourquoi je bloque. Je pense tout simplement que la simplicité manque à ce film. Cette simplicité qui avait tant touché avec le monologue de Rutger Hauer à la fin du film de Ridley Scott. Cette simplicité qui avait donné une dimension magique dans la scène d’amour entre Deckard et Rachael.
Dans ce nouveau film, les effets spéciaux recalent cette simplicité et je pense à la scène reprise de Her; l’idée avec les hologrammes est attrayante mais n’aurait-il pas fallu chercher d’autres idées impliquant moins d’effets numériques dans une scène sentimentale pour faire passer le message? Et puis toutes ces histoires avec Joi me font trop penser à Her donc je ne peux pas être objectif. Prenons donc l’exemple de la rencontre avec la créatrice de souvenirs lorsqu’elle parle à Ryan Gosling tout en dessinant holographiquement un souvenir d’anniversaire; l’effet est beau mais le simple dialogue avec son visiteur aurait suffi et cela sans distractions. Un dialogue classique juste avant une révélation. Des beaux cadrages auraient suffi.


Mais bon, le film n’aurait jamais pu éviter cette critique car il faut se rendre à l’évidence; si un film reprend un classique 30 ans après, il souffrira forcément d’une comparaison au premier et ce dans tous ses aspects. Et bien-sûr qu’il ne peut pas être aussi aimé dans beaucoup de cas puisque le cinéma a changé depuis. L’explosion du numérique et de sa capacité à en envoyer plein la gueule au spectateur est arrivé et c’est cet aspect qui m’oblige à comparer Blade Runner 2049 à son grand frère.

TheBobineDemon
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le 29 mars 2018

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TheBobineDemon

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