Je suis franchement mitigé. Je n’ai pas du tout trouvé ca déplaisant (enfin ça n’est pas une qualité en soi :D, tout de même) mais en fait je trouve que le film a du mal a dépasser son concept. On suit effectivement des gens pendant 12 ans. Donc oui, l’aspect passage du temps, evolution des personnages est assez bien foutu, on a ce qu’il faut de mélancolie, de joies, de peines, ca reste très balisé cependant. Le film est plus une succession de vignettes, où les situations vécues sont très cliché : on les a vues toutes ailleurs, et j’ai eu l’impression de voir un pot pourri de tous les films sur l'adolescence américaine…
Et soit je suis complètement passé à côté du film, soit le réalisateur s’est complètement planté, mais le titre c’est bien « Boyhood » … Et le film peine franchement à faire un portrait d’enfant, une évocation de la jeunesse… (choses vues avec infiniment plus de talent chez Céline Sciamma). Eventuellement « manhood » ? (tout un passage s’attarde sur les représentations de la virilité ). Mais si le plan était d’évoquer la construction d’un individu de l’enfance à l’adolescence, c’est assez raté (les péripéties du héros n’ont rien de spécialement original, ni intéressant , ni très just ou pertinent). J’ai trouvé justement que ce qui était le mieux traité , c’était l’angle des parents. Vraiment, je ne comprends pas le titre du film.
Ensuite, la fresque de presque 3 heures pour un film aussi superficiel, ça me semble un peu disproportionné. Il n’y a pas de quoi remplir ces trois heures, franchement. Certains parent dhumilité, moi je vois justement un peu de boursouflure dans ce format pas adapté au propos...
Par contre, ce qui fait tenir pendant les presque 3 heures du film, c’est le jeu des acteurs. Les parents (Arquette , surtout, hallucinante et passionnante à voir vieillir, et Hawke), mais aussi les enfants (et ça c’est pas forcément donné, quand on le prend a un si jeune age, qu’ils soient justes tout au long de leur vie)…