Qu'est ce que Boyhood ? Pour certains juste un film parmi d'autres, pour d'autres une petite merveille du cinéma indépendant. Je dirais simplement que c'est une fresque, mais quelle fresque !
A mi-chemin entre cinéma expérimental et production mainstream, Richard Linklater se lance dans ce projet un peu fou : tourner un film sur 12 ans sans même avoir de scénario précis. Si vous êtes un minimum curieux, vous ne pourrez pas résister à la tentation de voir un tel film qui va à l'encontre des rouages de l'industrie moderne du cinéma .
Et si ce n'est pas par curiosité allez y pour les acteurs. Une Patricia Arquette d'une finesse (Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle) avec un Ethan Hawke plus que juste. Mais encore plus surprenant, le jeu d'acteur de ce petit garçon, Ellar Coltraine, ou Mason pour les intimes, que l'on voit grandir sous nos yeux et qui reflète à merveille 12 ans d'enfance. Et c'est peut être là, la clef de la réussite de ce film. Ellar Coltraine et Mason ne sont que des reflets l'un de l'autre. La liberté qu'impose le tournage sur 12 ans, ce qui semblait être le plus gros risque, en devient alors la plus grande force. En effet, libre de modifier son scénario, Richard Linklater peut alors saisir toutes les nuances qui font qu'Ellar et Mason deviennent des hommes. Ellar Coltraine a même du rédiger des essais à la demande du réalisateur, par exemple, sur ces premiers amours. Linklater saisi donc une adolescence; l'adolescence qui saisi Mason !
Mais c'est également une époque que le réalisateur saisit. Les gameboys, Yellow sur la scène d'ouverture, Arcade Fire et les Foo Fighters et, bien d'autres références qu'Ellar Coltraine a pu lui même avoir, rythment les différents rites de passage. Boyhood est donc avant tout un film générationnel. Toute personne née dans les années 90 se retrouvera dans ce film, s'identifiera à Mason.
Si vous n'êtes toujours pas convaincu regardez donc simplement ce film pour passer un bon moment, comme la simple histoire d'une famille américaine avec ses hauts et ses bas, une belle histoire, une petite merveille du cinéma indépendant.

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le 27 mai 2015

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