J'ai eu l'impression de passer les premières minutes du film avec la voix de Deadpool qui me faisait l'audiodescription : "Bon, c'est clair, les scénaristes ont torché l'intrigue en dix secondes sur un coin de nappe un soir de biture : il s'agit de faire tourner la machine à pognon hein, pas de raconter un truc cohérent ! Pis côté casting, on n'est pas "vraiment" dans un Transformers, alors tu oublies les gros persos badass : tu auras deux méchants tout péraves qui auraient tout juste servi de pièces détachées dans le premier épisode, et pis c'est tout ! Oui, je sais, John Cena joue comme une patate... mais on n'avait pas non plus le budget pour se payer The Rock, alors tu fais avec ce catcheur et c'est marre !".
Bref, ça s'engageait mal.
Et puis la mayonnaise a fini par prendre. La beauté naturelle et discrète d'Hailee Steinfeld est une bouffée de fraîcheur après les poupées plastiques des précédents opus, elle vit avec Bumblebee une relation et des aventures qui ne sont pas sans rappeler un certain E.T., les séquences d'action, que l'on redoute d'abord un peu cheap, offrent une lisibilité qui crée l'efficacité du spectacle (au contraire de certains morceaux de bravoure de la saga épuisants où l'on ne sait plus ce que l'on regarde), les références à la décennie en cours (ça se passe en 1987) sont autant de clins d’œils amusants et tendres qui accentuent le joli souffle spielbergien qui semble porter le film...
Un spin off très sympathique et finalement bien supérieur à la purge qu'était le quatrième volet de la franchise Transformers.