Les derniers films des frères Coen m'ont peu intéressé. No Country for Old Men manque d'une fin ; Serious Man manque de consistance (m'enfin paraît que c'est parce que le public ciblé est restreint) ; True Grit est mou. Burn after reading vient se glisser par là discrètement, petite comédie sans grande prétention si ce n'est amuser la gallerie. Là j'ai cédé. Si le film ne ressemble pas aux vieux Coen il reste néanmoins assez réussi.

Toute l'histoire tourne autour de l'ironie dramatique. L'ironie dramatique, c'est le fait que le spectateur sait des choses que les personnages ne savent pas. Ca permet d'installer une certaine complicité entre l'auteur et le spectateur. Ici, c'est finement joué. Après, il y a des sous thèmes qui n'ont pas vraiment de liens entre eux : passer de la CIA à la gym et puis à l'amour... C'est juste un peu n'importe quoi. Mais avec ce n'iomporte quoi, ou plûtôt avec ce "rien" que le film raconte, les frères Coen parviennt à nous faire marcher à nous faire croire que c'est un vrai film d'espionnage avec de vrais enjeux. Et ça c'est fort. la structure cyclique est également très intéressante, la façon dont on passe d'un personnage à l'autre se fait toujours de façon fluide. Dernier détail, aps des moindres : une utilisation de l'ellipse audacieuse, similaire à celle de No country... Sauf que dans ce dernier je n'avais pas été convaincu, alors qu'ici ça marche tout simplement parce que le propos est désamorcé dès le début. Alors que dans No country, il y a de vrais enjeux, une vraie tension, l'ellipse décrédibilisait donc le film.

Les deux frangins parviennnent à restituer une ambiance légèrement paranoïaque pour ce film. Pour ce faire ils n'hésitent pas à citer le plus connu des réalisateurs du genre : Hitchcock. D'ailleurs, ces plans pieds sont les plus intéressants du film graphiquement. Car pour le reste, on ne peut aps dire que la photographie soit particulièrement léchée. Le découpage est avant tout efficace en terme d'action, tant pis pour le maniérisme esthétique. Il reste quand même de bons décors et de bons costumes. Les acteurs s'éclatent d'ailleurs dans cet univers grotesque et prennent beaucoup de plaisirs à camper de parfaits idiots.

Bref, Burn after reading est une comédie légère qui démarre très lentement mais qui finit en apothéose.
Fatpooper
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le 7 mai 2013

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Fatpooper

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