Casse-tête chinois par Remy Pignatiello
De manière extrêmement évidente, Casse tête chinois n'est pas le film qui intéressera les réfractaires à L'auberge espagnole, et encore plus Les poupées russes.
C'est d'une trivialité sans nom, un divertissement très simple mais qui se prend certainement trop au sérieux (pas forcément avec prétention, mais du sérieux oui), alors qu'on parle d'un protagoniste qui est probablement l'archétype du con fini, dont le gamin de 8 ans comprend mieux la vie que lui (si si, je vous assure).
J'aime assez L'auberge espagnole, un peu moins Les poupées russes, à cause, justement, de l'attachement à Xavier, le con fini en question, au détriment d'un film cosmopolito-choral que j'aimais bien, avec tout plein de personnages, en fait, assez sympa.
Casse tête chinois continue la lancée des Poupées russes (sans qu'un revisionnage express de celui ci, ou du précédent film, ne soit nécessaire, cependant), Xavier est donc maintenant séparé de sa nana, qui part à New York avec leurs 2 gosses.
Et voilà.
C'est là probablement le 2e écueil du film : la trivialité prend tellement le dessus, tant dans le résultat final que dans les nombreuses petites choses de la vie bien plus amusantes et intéressantes que les vignettes spécifiques utilisées dans le film (la carte verte, l'ex qui revient, le père absent), qu'il ne se passe en fait pas grand chose dans Casse tête chinois. Ah si, quelques clichés ci et là, notamment le New York multi-culti où Xavier parle espagnol grâce à un pote black pour trouver un job afin d'embaucher un avocat pour obtenir une carte verte avec une Chinoise. Et puis, évidemment, ne pas oublier de mettre une scène de vaudeville avec les amants qui finissent à poil sur le toit (dans le cas présent, les amantes lesbiennes, qui auront rendues hilares le public écossais de ma salle, dans ce qui m'a semblé être probablement le plus gros cliché français de base : ces français qui se foutent à poil dans leurs films d'auteurs pour faire rigoler les chaumières. Qu'ils sont oufs, ces français).
A la fois facilité scénaristique permettant de gambader de ci de là, mais probablement aussi un aveu de faiblesse de la part d'une équipe qui n'a vraisemblablement plus rien à dire d'intéressant sur le sujet, toute l'appréciation du film tiendra à ce point de détail là : l'indulgence face à un film qui ne fait qu'enchaîner les petites touches, zigzaguant à droite à gauche sans but. Dans le genre "récits de la vie ordinaire", il va sans dire qu'un Before Midnight est 1000 plus enrichissant.
Pour autant, Casse tête chinois se regarde assez facilement, sans ennui mais sans réelle passion. C'est divertissant mais oubliable, en somme, et on ne peut espérer que 2 choses : soit l'équipe du film revient au film complètement choral et délaisse son protagoniste de moins en moins intéressant, soit elle s'arrête là.