Lors de la sortie de "Perdu d'avance", son premier album, Orelsan avait retenu mon attention. J'avais aimé ce côté rappeur français issu de la classe moyenne et vivant dans une ville moyenne qui ne cherchait pas à maquiller son quotidien un peu ennuyeux. C'était assez neuf à l'époque. Et en plus, il avait du talent et provoquait.
Après quelques recherches, j'étais tombé sur des vieux sons des Casseurs Flowters, le duo qu'il formait avec Gringe. Ce n'est pas là où il exprimait le mieux son talent mais cela permettait de comprendre un peu mieux le personnage et son univers.
Avec "Comment c'est loin", Orelsan revient à ses origines, celles de "Perdu d'avance" et des Casseurs Flowters, et nous conte la genèse de toute sa carrière. C'est courageux de sa part de faire ce retour en arrière au moment où sa carrière décolle et atteint des sommets que, je pense, n'aurait pas osé rêver le principal intéressé.
C'est en cela que "Comment c'est loin" est intéressant. Il permet de comprendre un artiste, la façon dont il a commencé et son univers.
Cela dit, l'univers d'Orelsan et de Gringe étant fait d'ennui et de gens moyens, cela ne donne pas une histoire très passionnante si on ne prend pas la peine de faire ce parallèle et cette analyse sur leur carrière.
En soi, "Comment c'est loin" est lent, assez vide et relativement répétitif. Certes, il y a de bonnes idées et quelques scènes tireront tout au plus un sourire au spectateur et une réelle envie de proposer quelque chose aussi, mais s'il n'y avait pas tout ce background, toute cette analyse à faire sur la carrière de l'artiste, le film ne vaudrait pas grand chose. Il serait peut-être même ennuyeux.
"Comment c'est loin" doit donc, à mes yeux, être vu en connaissant déjà la carrière d'Orelsan et de Gringe et en ayant envie de mieux comprendre ces deux artistes, pour être apprécié.