(6/10 + 1 dans les circonstances actuelles) Ce film de Soderbergh de 2011 demeure, sur un strict plan cinématographique, assez limité: outre sa narration "chorale" bien plate, il échoue selon moi à proposer une "esthétique de la catastrophe" vraiment intéressante ; on peut toutefois louer un scénario visionnaire (on y trouvait même déjà un bloggeur complotiste antivax et, je pourrais même dire, "raoultesque" incarné par Jude Law!) et les efforts faits pour mettre en scène la diffusion exponentielle de l'épidémie de proche en proche (gros plans sur des mains baladeuses, toux dans des espaces confinés, etc.), rendant bien entendu le tout, en cette période de quarantaine et de distanciation sociale, hautement anxiogène.
Car, à voir l'impact actuel d'un coronavirus au taux de mortalité de 2% (en l'état des connaissances actuelles, encore assez lacunaires), on ne peut qu'avoir légitimement des sueurs froides en pensant à ce que pourrait effectivement donner sur nos sociétés du "risque zéro" une maladie du même type avec une mortalité de 30% (!) comme dans le film...A cet égard, je trouve même a posteriori la résolution du film bien "optimiste", avec ce vaccin développé si rapidement (et validé d'une façon d'ailleurs assez peu crédible me semble-t-il, l'auto-injection n'ayant ici pas grand sens hormis le besoin de créer une tension assez artificielle...) et un confinement présenté finalement comme assez peu "apocalyptique" (mises à part quelques scènes un peu convenues de panique et de pillages dans les magasins, l'Etat - américain en tout cas - semble grosso modo garder la main tout du long).