Eté meurtrier
La description juste d'un milieu en vase clos : un village essentiellement composé d'agriculteurs dont les rivalités et les rancœurs trouvent un parfait exutoire dans la désignation d'un bouc...
le 12 août 2015
6 j'aime
Raphaël Jacoulot, 44 ans, est un des réalisateurs français à surveiller de près.
Son troisième film, Coup de chaud, est un suspense psychologique sec et efficace, qui présente les mêmes qualités que sa production précédente, l'intéressant Avant l'aube.
L'action se situe ici dans le Sud-Ouest, dans un village filmé de telle façon qu'il paraît franchement moche : le château d'eau écrase les maisons de sa présence et les lotissements sont aussi moches qu'ailleurs. Le film évite le pitoresque pour se centrer sur ses personnages, et leurs relations.
Jacoulot excelle dans l'exercice délicat d'installer une ambiance. Il fait chaud, les paysans risquent de perdre leur récolte, et le comportement légèrement déviant de Josef, fils de la famille de ferrailleurs, énerve tout le monde. Il a un problème mental.
Le film s'ouvre sur une scène où Josef erre dans les rues, poignardé, et déroule ensuite un flash back diablement intrigant : qui a fait cela, et pourquoi ?
La perfomance de Karim Leklou est exceptionnelle, et contribue à installer une impression de malaise dérangeante qui ne faiblit pas tout au long du film. Les prestations de Grégory Gadebois, impressionnant en gros nounours introverti, et de Jean Pierre Darroussin, en maire débonnaire et dépassé par les évènements, sont à la hauteur de leur réputation.
Au final, on passe un bon moment à suivre cette histoire manipulatrice, très bien structurée autour d'un scénario solide, comme on a peu l'habitude d'en voir dans le cinéma français.
Créée
le 23 août 2015
Critique lue 329 fois
D'autres avis sur Coup de chaud
La description juste d'un milieu en vase clos : un village essentiellement composé d'agriculteurs dont les rivalités et les rancœurs trouvent un parfait exutoire dans la désignation d'un bouc...
le 12 août 2015
6 j'aime
Je trouve le film plutôt moyen dans son ensemble, le sujet est esquissé : les pistes sont multiples mais le manque de choix (moral, parti-pris), ni oser privilégier réellement un point de vue, un...
Par
le 25 juil. 2016
2 j'aime
1
Après son deuxième long-métrage, le déjà plaisant "Avant l'aube", dont l'action se situait en plein hiver, dans l'enceinte d'un hôtel de luxe isolé en pleine montagne, le réalisateur français Raphaël...
Par
le 30 nov. 2017
2 j'aime
Du même critique
Leto est un bel objet, qui plaira aux esthètes, aux journalistes de rock, aux défenseurs de Kirill Serebrennikov (le réalisateur du film, persécuté par le pouvoir russe), aux fans d'Iggy Pop, aux...
Par
le 7 déc. 2018
38 j'aime
8
Quel autre cinéaste qu'Hirokazu Kore-Eda est aujourd'hui capable de filmer la beauté du monde ? Depuis que Malick est parti en vrille dans sa trilogie émoliente, la réponse est claire :...
Par
le 28 oct. 2015
31 j'aime
3
Le dernier Olivier Assayas mêle de façon assez grossière une réflexion lourdingue (et déjà datée) sur la révolution numérique et des histoires quelconques de coucheries entre bobos. Sur le premier...
Par
le 18 janv. 2019
30 j'aime
2