Lorsque Dangereusement Vôtre sort en 1985, Roger Moore a 58 ans. Les remarques sur son âge fusent depuis le début des années 80 et ce Dangereusement vôtre sera sa dernière aventure. A bout de souffle, Moore est constamment doublé dans des scènes d'action devenant toujours plus invraisemblables au fil des épisodes. Rien que la course-poursuite en ski du pré-générique en est un parfait exemple. Avec un peu d'attention, on peut même apercevoir furtivement son doubleur sur certains plans. Quand on n'a pas droit à des incrustations pourries...

Plus généralement, ce Dangereusement Vôtre est un mélange entre tradition et modernité. On a un casting de dinosaures : Roger Moore (James Bond), Loïs Maxwell (Moneypenny), Robert Brown (M), Patrick Macnee (Tibbett), Desmond Llewelyn (Q), Willoughby Gray (le docteur nazi Carl Mortner) et un casting rajeuni avec les deux James Bond girl : Grace Jones et Tanya Roberts (j'y reviendrai plus tard) et le méchant Christopher Walken blond platine plus sadique que jamais.

Pour le scénario, c'est pareil, on mêle vieux relents de guerre froide et des problématiques actuelles : détruire la Silicon Valley pour contrôler le marché des puces électroniques. Donc, on navigue comme ça le cul entre deux chaises et ça m'amène à parler des James Bond girls. Alors que Tanya Roberts est tout à fait quelconque même si je lui accorde une certaine beauté et de jolis yeux, ses répliques se bornent à crier "Jaaaaaaames, Jaaaaaaaaaames". Mayday est beaucoup plus intéressante. Jouée par la féline Grace Jones, elle se révèle tantôt femme profondément amoureuse de Zorin tantôt lionne assoiffée de vengeance quand elle se rend compte de sa trahison.

Mais la question finalement, c'est de savoir si Dangereusement Vôtre est un bon cru. Eh bien, là aussi j'ai du mal à trancher. Il comporte une méchante parmi les plus charismatiques de la série, quelques scènes de comédie savoureuses entre Bond et Tibbett au château de Chantilly et quelques séquences de haut vol comme la course-poursuite en camion de pompier où Bond est suspendu à l'échelle ou la bagarre finale au-dessus du pont de San Francisco avec la musique épique de John Barry. Mais voilà, le personnage commençait à trop lorgner vers la parodie et avait sérieusement besoin d'être rajeuni, rafraîchi. Cette tâche ingrate sera brillamment accomplie par Timothy Dalton pour Tuer n'est pas jouer et Permis de tuer en 1987 et 1989.
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le 13 juin 2014

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