Dans la chaleur de la nuit par BibliOrnitho

Dans une petite ville du sud des USA (Etat du Mississippi), un agent de police découvre un cadavre dans une ruelle sombre. C'est une nuit de grande chaleur, on transpire malgré l'absence de l'astre du jour. Le crime crapuleux met immédiatement la police sur les dents.

On découvre bientôt un noir qui attend un train à la gare. Malgré son élégance, un noir reste un noir dans cet état ségrégationniste. C'est l'Amérique de Faulkner et on ne s'embarrasse pas pour embarquer l'homme et le conduire au poste. Il est étranger à la ville et se révèle être le coupable idéale lorsque celui-ci fourbit sa carte de police. Il est de la maison et qui plus est, officier ! A Philadelphie, il est le chef de la section criminelle. L'arrestation arbitraire fleure bon la bavure.

Sidney Poitier, malgré sa réticence, va prêter main forte à la police locale pour résoudre cette affaire. Pour cela, il devra braver les préjugés racistes des confédérés dont le drapeau orne encore les plaques minéralogiques de leurs voitures. Préjugés et animosité farouche. Ce noir dérange. Ici, les "nègres" font ce qu'on leur dit, servent les blancs et vont se casser le dos dans les champs de coton. Alors un officier black qui se permet de demander des comptes aux notables du coin...

La chaleur est omniprésente. Les personnages transpirent. A la tension de l'enquête s'ajoute l'échauffement des sens. La torpeur règne. On est écrasé et jusqu'au rythme du film qui s'en ressent. Cette lenteur étudiée donne encore davantage de force à l'intrigue. Et le charisme fier de Sydney Poitier crève l'écran !