Hickory, 1930. Saxophoniste dans une petite troupe de musiciens, Lemuel Siddons (Fred MacMurray) profite d’une demande d’emploi comme vendeur dans le magasin du village, qu’il traverse avec sa troupe, pour quitter cette dernière et se fixer à cet endroit. Il s’implique vite dans la vie d’Hickory, et rencontre la belle Vida Downey (Vera Miles) avec laquelle il se marie. Devenu le chef scout d’une ribambelle d’enfants turbulents (en marge desquels on trouve le jeune Kurt Russell, dans sa troisième apparition à l'écran), Lemuel va découvrir que, s’il n’est rien de plus doux que la vie de village, celle-ci n’est pas toujours de tout repos…


Après son apparition dans le film à succès Quelle vie de chien !, qui inaugura la grande série des productions Disney en images réelles, puis son rôle du professeur Brainard dans deux autres succès (et réussites !) dus à Robert Stevenson (Monte là-d’ssus et Après lui, le déluge), c’est chez Norman Tokar qu’on retrouve Fred MacMurray, toujours pour le compte des studios Disney (une collaboration qui s’avèrera gagnante, puisqu’ils tourneront l’année d’après une autre véritable pépite, Le Plus heureux des milliardaires). Il faut dire que MacMurray bénéficie d’un capital sympathie extrêmement élevé, et c’est toujours avec plaisir qu’on retrouve cet acteur, qui met constamment de bonne humeur. Il est entouré ici d’acteurs tous plus sympathique les uns que les autres, eux aussi habitués aux productions Disney (on retrouve l’habituel Elliott Reid en rival jaloux, et Kurt Russell reviendra dans L’Ordinateur en folie et ses suites).
Ce qui a parfois du mal à marcher ici, c’est la narration du film, trop décousue, le scénario s’étalant sur vingt ans et introduisant des ellipses pas toujours très bien gérées par les scénaristes. Mais ça n’a pas grande importance, tant l’ambiance fonctionne à merveille, et on n’a pas grand-chose à faire pour se retrouver embarqué à fond de train dans la vie du village, à la suite de l’attachant Lemuel Siddons et de ses amis.
Par la description de la vie d’Hickory et de ses habitants, les studios Disney n’oublient jamais qu’à travers leurs films, ils accomplissent la mission d’aider à grandir tous les jeunes spectateurs auxquels ils s’adressent en priorité, et c’est avec plaisir qu’on constatera que les scénaristes ne ménagent pas ici les enfants, en illustrant avec une émotion parfois très dure combien les épreuves traversées dans la vie (mort d’un parent, infertilité, renoncement forcé à des concours importants, etc…) peuvent être salutaires, et doivent être dépassées avec force et courage. L’humour n’est pas pour autant mis de côté, notamment lors de l’hilarante séquence où notre bande de joyeux boy-scouts sèment la pagaille au sein de manœuvres militaires au milieu desquelles ils se retrouvent pris malgré eux.
Enfin, en suivant la vie d’un homme aussi insignifiant que Lemuel Siddons, Demain des hommes nous offre un éblouissant éloge de la simplicité et de la petitesse, comme un Frank Capra sut nous offrir en son temps. C’est avec plaisir qu’on suit le parcours de cet homme qui n’a rien fait dans sa vie que d’aider son prochain avec une simplicité biblique, et la caméra de Norman Tokar restitue cette admirable figure d’homme simple avec une extraordinaire authenticité. Au sortir de ce film, petit comme grand, on n’a plus qu’une envie : mettre ses pas dans ceux de Lemuel Siddons, et faire le bien tout autour de nous.
Oui, tout ce qui fait la réussite d’un film comme Demain des hommes, outre son absence de prétention, c’est l’âme avec laquelle il est réalisée, toute l’âme que son réalisateur a mis à faire son film, et qui atteint parfaitement son but : donner au spectateur l’envie d’être meilleur. Demain des hommes, ce n'est peut-être pas un grand film, mais c'est du grand cinéma !

Tonto
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le 30 nov. 2016

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