Troisième film de Steven Seagal, on atteint là de sa part un sommet au niveau du non-jeu. Dès le début du générique, il annonce la couleur en tabassant le pauvre Danny Trejo.
La drogue est partout. La drogue, c'est le mal. Les rues en sont infestées. Et quand on joue les redresseurs de torts, quoi de mieux que de faire des trafiquants de la chair à pâté ?
Car l'ami Steven n'y va pas de main morte. Avec son air impassible qui le caractérise (encore plus que d'habitude, j'ai l'impression), il va méthodiquement brutaliser chaque homme de main au lieu de les livrer à ses collègues policiers. Quand je dis brutaliser, c'est vraiment brutaliser. Désigné pour mourir fait d'ailleurs partie de ses films les plus violents (une constante au début de sa carrière) sans doute à cause de son style de combat. Steven Seagal déboîte, dévisse, décapite, démembre sans aucun état d'âme. Et sort une vanne bien pourrie après chaque scène d'action mais avec son air terriblement sérieux contrairement à ses petits copains (Schwarzenegger, Stallone) qui affichait toujours un sourire narquois sur leur visage.
A part un petit côté fantastique (le méchant jamaïquain se livre à des cérémonies vaudous et il aurait, paraît-il, une deuxième vie), Désigné pour mourir reste un polar urbain violent où Seagal joue à la fois le flic et le bourreau sans la moindre once de romantisme.